Hors-la-loi de Rachid Bouchareb.
La décolonisation pour les nuls. Des massacres de Sétif en 1945 à celui de Charonne en 1961, l'itinéraire de trois frères algériens en France, impliqués à des degrés divers dans le mouvement de libération nationale. Un intello, un vétéran d'Indochine, un mac. L'un porte des lunettes, l'autre a le visage balafré par des cicatrices de guerre, le troisième porte son chapeau de travers. Saurez-vous les retrouver ?
A mon grand dam, quoiqu'instruit par l'expérience potentiellement désastreuse d'Indigènes du même réalisateur, que j'avais prévu de voir en vidéo, avant d'arrêter le lecteur après cinq minutes d'affligeantes inepties visuelles, je me suis forcé à rester jusqu'au bout de deux heures dix-huit d'indigeste sous-cinéma.
Rachid Bouchareb confond le cinéma et l'illustration. Il décrète l'émotion sans se donner la peine de chercher à la susciter, se reposant sur des dialogues explicatifs auxquels l'image vient abonder, faisant du pléonasme visuel un style à part entière, où aucun archétype ni aucun cliché ne nous est épargné. Le scénario, qui au demeurant n'est pas à sens unique, il ne glorifie pas les uns pour exonérer les autres, est surtout réducteur, au sens où il plie tant les personnages que les situations à l'intention des auteurs, en faisant fi de toute logique narrative, en même temps que de toute cohérence de mise en scène. C'est le triomphe de la lourdinguerie téléfilmesque, sous prétexte d'édification des masses.
Est-ce à dire que ce film, ou prétendu tel, est totalement dépourvu de toute qualité ? Curieusement non, la photographie et la direction artistique, lumière, décors et costumes, étaient plutôt intéressants, notamment la recréation du bidonville de Nanterre à la fin des années 50, improbable et incongru personnage de cinéma, à ceci près que Bouchareb n'en tire aucun parti. La scène du mariage est à cet égard passablement ratée. N'est pas Coppola ou Cimino qui veut.
Reste à espérer que ce ne soit pas Bouchareb qui se mette en tête de filmer l'histoire de Rachid Mekhloufi, héros de l'A.S. Saint-Etienne et du football algérien...
Crash-test :
24 octobre 2010
Independence Day
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8 commentaires:
bien fait, t'avais qu'à aller voir le social network comme tout le monde.
T'as une séance au Gaumont St Denis à 19:30
Bien trop intello pour le Bourget en effet.
j'ai donc bien fait de faire l'impasse , donc.
A priori , ayant vu "indigènes" et ayant entendu parler du dernier opus , je suis bien d'accord avec l'avis général que tu donnes.
pas encore vu "social network" , ni "les petits mouchoirs" qui me tentent plus.
vu hier de le dernier Woody ; bof , c'est du Wody . rien de neuf.
Là où je suis particulièrement imbécile, c'est que je savais que ça serait nul, que j'ai pas été déçu de ce côté là, mais que je suis resté jusqu'au bout, parce que... parce que j'étais tout seul dans la salle, et que ce petit côté projection privée m'a semblé d'un luxe irrésistible. Imbécile.
encore heureux que tu restes jusqu'au bout. Tu ne vas tout de même pas donner ton avis que sur les premières bobines
vu " social Network" hier dans une salle comble.
je trouve que ça ne casse pas 3 pattes à un canard. tout cela me semble surfer sur une idée un peu courte.
A moins que ce ne soit le net qui, dans son infinie prétention à contrôler nos vies et nos espoirs ne trouve sa finitude?
Un jeune homme éconduit et légèrement asocial, se venge sur le net en utilisant ses talents incontestables de neurd( orthographe?) pour couler son ex en WWW... source de la géniale idée de " fesse bouc"... elle même source de généreux profits, que ces semblables cherchent à capter.
OK . rien de nouveau sur le soleil. tout cela me semble d'une "quotidienneté" banale tout à fait réaliste.
je n'ai rien appris , rien ressenti et je ne suis pas fan de Timberlake en plus!
Entre documentaire et fiction , je suis restée sur ma faim.
C'est le genre de film "près à consommer" pour le surfer moyen , sans doute. ça plait aux djeun's qui ne prennent pas trop de recul. ( mon fils a aimé ,et ce n'est pas le seul ado)!
xav s'est fait plaisir sur le coté technique-informatique de la chose.
Bref, tu nous diras ce que tu en penses un de ces 4.
je suis curieuse de voir quelle subtilité aurait pu m'échapper.
Bon ben merci pour Bouchareb. On en reparle dès que j'ai vu le social machin, là.
Je l'ai vu, et effectivement, ça ne casse pas trois puces à un Amstrad.
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