30 mars 2010

La fin des haricots

Comme pronostiqué, non sans une certaine clairvoyance, ici-même dans ces colonnes, la lutte à mort entre les deux frères ennemis Charlie Hebdo et Siné Hebdo va laisser un cadavre exsangue au bord de la route. Après un an et demi de combat, le dernier né des deux, le journal mal élevé, Siné Hebdo, va jeter l'éponge après un ultime numéro à paraître le 28 avril. Requiescat in pace.

L'impertinent hebdomadaire va donc rejoindre une impressionnante litanie de chers disparus que Siné aura à l'insu de son plein gré accompagnés dans la tombe, et devenir à son tour une de ces publications cultes dont le souvenir ému nous tirera des larmes.

Parmi quelques unes mémorables, on retiendra notamment celle-ci, qui aura été tout sauf prémonitoire.

29 mars 2010

Le fantôme de la négritude

Grand chelem. Nos médias n'avaient que ce mot (deux, en fait) à la bouche. Pas pour parler de rugby, ni même de tennis, mais de politique. Vingt-deux régions sur vingt-deux, la gauche allait-elle réaliser le grand chelem lors de ces élections régionales 2010 ? Le suspense n'étant déjà plus à son comble, attendez, je refais mes comptes : hum, n'y a-t-il pas là en fait d'arithmétique comme une illusion d'optique, une myopie désolante qui nous fait rayer de la carte une part qu'il faut croire négligeable du territoire national, que soudain nul ne fait plus semblant d'intégrer ou d'assimiler, pour s'en remettre à la terminologie en vogue ? Quatre régions (et autant de départements) se sont pour ainsi dire volatilisées en ces soirées électorales, où l'heure était suffisamment grave pour que personne ne songe à la ramener en se vantant du moindre gain dans tel territoire exotiquement oubliable, ni ne juge utile d'amoindrir sa performance en soulignant une défaite sur un très quelconque confetti.


J'espère que les ayants-droits ne vont pas me coller un procès au cul.

Voudrait-on signifier à l'outremer français en quelle haute estime la collectivité nationale le tient, tous responsables politiques confondus en tête du cortège, on ne s'y prendrait pas autrement qu'en feignant ainsi de croire à son inexistence. Un point de vue aussi hautain que court qui renvoie les habitants des colonies à leur transparente condition de nègres. Presque de fantômes.

15 mars 2010

La grande élision

Du airboard. Les photos de Izis. Plus de un million. L'invitée de Oprah. Avant l'âge de un an. Le livre de Eric Zemmour. Se souvenir de hier. Le casier judiciaire de Ali Soumaré. Les personnages de Hergé. L'ancêtre de Homer Simpson.

Cette fois c'en est trop, j'ai les oreilles en lambeaux, les neurones en compote, je n'en peux plus, je réagis, j'agis, et je crée ici-même et maintenant, sous les acclamations de la rédaction d'Hobopok Dimanche, le
CRA, Comité pour le rétablissement de l'apostrophe. En en appelant aux mânes du regretté Bernard Pivot, qui n'était pas homme à se laisser marcher sur les métaplasmes. Ah mais non, qu'est-ce que je raconte, moi ? Il est toujours vivant. On l'entend plus, mais il est toujours de ce monde. Enfin je crois. Alors que ne joint-il sa voix à celle de tous les damnés de l'apocope ? Que ne prend-il la tête de l'insurrection qui conduira à l'anéantissement de tous les ennemis de la République des chiffres et des lettres ? Qu'un sang impur pur abreuve nos sillons !

Prémonitoire Pétillon.

Car enfin, qui pourrait tolérer plus longtemps ces entorses au bon usage, qui nous vrillent l'échine plus sûrement que la craie du maître d'école crissant sur le tableau noir ? N'a-t-on pas affaire à une insupportable clique de terroristes linguistiques qui tous devraient être condamnés à la dictée à perpétuité ?

Davantage que le tremblement de terre, le hiatus n'est-il pas le vrai drame de Haïti ? Les Zaïtiens eux-mêmes, francophones irréprochables, ont nommé leur pays République d'Haïti, qui a donné le président d'Haïti, la capitale d'Haïti, l'histoire d'Haïti. Mais non, je t'en moque ! L'autre truffe à la télé, lui, il faut qu'il soit en direct de Haïti !

Vous aussi, fidèles lecteurs et locuteurs, rejoignez les milices du CRA, et bastonnez d'importance tous les fâcheux à qui ça écorcherait la langue de faire des liaisons. Dont ainsi seule l'absence deviendra dangereuse.

13 mars 2010

La nuit des crash-test Dummies® 2010

Tout n'est que luxe, agitation vibrionnante, et volupté, ce soir au Bourget, tandis que la foule des grands soirs côtoie sans chichi celle des petits matins pour se presser dans les prestigieux locaux de notre rédaction et y assister à la remise du si convoité Dummy® d'or du meilleur film choisi par nos lecteurs.

Oh j'ai bien senti chez les cinéphiles participants comme une irrépressible démangeaison qui leur commandait déraisonnablement de désigner un film qui n'apparaissait pas dans la liste des présélectionnés. Mais, aurais-je cédé comme ils l'ont fait à ces lascives sirènes, où serait la justice ? Je vous le demande. Elle n'aurait pas pu honorer cette cérémonie de sa lumineuse présence. Aussi a-t-il fallu faire une croix sur de putatifs mais recalés prétendants tels que Là-haut, le couronné aux concurrents Oscars® Démineurs, le tout juste passable Shutter Island, et même un tout récent chef d'œuvre comme Ghost Writer, qui aura certainement sa chance l'année prochaine, si nos lecteurs ne sont pas d'ici là frappés d'amnésie ou conduits à un séjour prolongé en Suisse pour des raisons que nous ne voulons pas savoir.

Reprenons, si vous le voulez bien, nos esprits, et, tandis que je décachète l'enveloppe où se trouve le nom du lauréat, servons nous une rasade de ce que vous avez de plus fort en compagnie d'Errol Flynn, première antipodique star du cinéma, choix de circonstance, car le gagnant est...

Le public retient (à grand peine) son souffle...

Errol Flynn vient de s'effondrer sur la scène en finissant la dernière goutte de ce que vous aviez de plus fort, mais entre deux hoquets il parvient à susurrer le titre du film gagnant :

Mary et Max d'Adam Elliot.

Une production australienne et bouleversifiante, comme le remarquait avec une certaine justesse un de nos fidèles lecteurs, et qui n'a d'ailleurs pas manqué de nous bouleversifier aussi, alliant avec talent la simplicité, l'authenticité, l'émotion, l'humour noir profond, confiés à un attelage improbable de marionnettes grisâtres mais d'une humanité dont devraient s'inspirer (par charité, aucun nom ne sera mentionné) bien des acteurs.

Notons tout de même les accessits accordés aux deuxièmes ex-aequo A Serious Man et District 9. Comme d'habitude, mon classement personnel, c'est tout à mon honneur, n'est pas intervenu dans les méandres du processus de décision, mais pour une fois mon choix numéro un coïncidait avec celui, toujours sagace, de mes lecteurs les plus avisés.

J'aperçois Errol qui titube hors de scène avec l'idée de se mettre en quête d'un bar ouvert au Bourget à cette heure. Bonne chance.

Supplément gratuit

Comme promis voici l'affiche du film gagnant redessinée par mes soins. J'étais loin de me douter, en me lançant ce stupide défi à moi-même, que j'allais devoir redessiner du dessin, du coup le résultat est un peu vain, si ce n'est un peu ridicule. Au moins j'aurai donné, sans blesser personne, quelques coups de crayon.

12 mars 2010

Le bas en haut

In The Air de Jason Reitman.

Agaçant prêchi-prêcha contemporain. Un beau salaud, dont la profession est de virer des gens pour le compte de lâches patrons d'entreprises en plein plan social, réfléchit soudain à la vacuité de sa vie solitaire passée dans les avions les hôtels et les aéroports, se croit sauvé par l'amour, s'essaie à la gentillesse, mais renonce finalement à renoncer à son renoncement.

Le début est prometteur. On va nous parler de la crise. On va nous servir une critique acide des excès du capitalisme. On va pousser jusqu'à la nausée l'amoralité du personnage incarné (tant bien que mal) par George Clooney qui fait fond de commerce de son style de vie en lévitation perpétuelle : sa vie tient dans un sac à dos, plus ce sac à dos est léger, plus il se sent libre, c'est à dire déconnecté des vraies gens. Un vrai beau salaud, qui a élevé l'entretien de licenciement au rang des beaux-arts, qui mesure son succès au nombre de miles sur son compte grand voyageur, dont on attend les saignantes aventures.

Et puis non. En fait, il s'agit de sauver ce pauvre pécheur, en lui faisant voir tout d'un coup, par la confrontation avec une jeune louve qu'il doit former aux ficelles de son infâme métier, par la découverte de l'amour auquel il ne croit pas, que la vie peut être tellement belle. Et le méchant Clooney devient tout gentil, se rend compte que, bon sang, la vie, c'est les autres ! Et que serait-on sans amour ? Mais il est trop tard, le pécheur ne pouvant plus être sauvé, il sera donc puni. Bref, Jason Reitman enfile les niaiseries comme des perles, tordant le cou à son personnage comme à son sujet, et tenant encore une fois (après Juno) un discours sottement moraliste pour ne pas dire conservateur, voire réactionnaire, grossièrement dissimulé sous de vagues effets de style et un peu de musique djeuns pour faire cool.

Mieux vaut avoir bien bouclé sa ceinture, car autant le film semble promettre au décollage, autant l'atterrissage tourne à la catastrophe.

Crash-test :

11 mars 2010

Pleine lucarne

Un événement sportif de la plus haute importance qui s'est déroulé samedi dernier 6 mars est passé quasiment inaperçu. Ce jour là, l'International Board, organisme qui gouverne les lois du jeu de football, tenait son assemblée générale annuelle, et examinait une fois encore la possibilité d'introduire la vidéo dans le corpus arbitral pour juger en l'espèce si un ballon avait oui ou non franchi une ligne de but. Avis unanime des membres de cette suprême instance (où la FIFA est représentée à parité avec les quatre fédérations britanniques) : ça va pas, la tête ?!

Les vrais amateurs respirent donc, car comme le savent nos fidèles lecteurs, notre rédaction tient l'arrivée de l'arbitrage vidéo pour le début de la fin de notre civilisation telle que nous la connaissons. Et rendons grâce pour leur fortitude aux instances dirigeantes mondiales du football, qui préservent ainsi la glorieuse incertitude du sport qui nous a permis, par exemple, de renvoyer d'une main ferme les Irlandais dans leurs champs de trèfles infestés de moutons.

Non, Jean-Mimi, je crois que le ballon n'a pas encore franchi la ligne !

A la réflexion, et en fait de fortitude, on se demande si la décision, dont il y a au demeurant tout lieu de se réjouir, n'est pas inspirée moins par un positionnement philosophique, dont on n'a pas observé jusqu'ici que ce fût le point fort de la FIFA, que par un calcul éminemment politique. Le président de la FIFA Joseph Blatter, qui n'a rien d'un poète maudit, a je crois compris cette chose essentielle, à savoir qu'une fois le loup introduit dans dans la bergerie, ce n'est plus les moutons qui y feront la loi. Autrement dit, si la vidéo arrive sur les terrains, avec toutes les difficultés techniques que cela pose, le maître du jeu ne sera plus l'arbitre, mais le réalisateur de télévision, le football ne sera plus gouverné par la fédération internationale et ses affiliés mais par les chaînes de télévision, qui pourront à leur guise infléchir le résultat des matches, et à moyen terme influer sur les règles pour mieux les adapter à leur goût. Ce débat qu'on croit existentiel, autour de l'arbitrage vidéo, se résume un peu à un combat pour les clés du coffre-fort.

On voit par là, à supposer que le raisonnement ait un quelconque fondement, qu'à moins que Blatter ne devienne aussi PDG de TF1, Canal +, ou BSkyB, le foot devrait être encore à l'abri pour quelque temps.

9 mars 2010

Le fantôme de la négritude

The Ghost Writer de Roman Polanski.

La mort aux trousses. Un nègre littéraire en vogue accepte de remplacer au pied-levé le confrère, impromptument décédé dans de troubles circonstances, chargé de rédiger les potentiellement explosifs mémoires d'un ancien premier ministre britannique. Innocent aux mains pleines, cet écrivain fantôme va se trouver au centre d'une manipulation politique qui lui passe un peu au-dessus de la tête, qu'il s'efforce non sans peine de garder bien à sa place sur ses épaules.

Inspiré d'un roman du journaliste britannique Robert Harris, qui eut à fréquenter d'assez près Tony Blair, le scénario fait de réjouissantes et limpides références à l'ancien leader travailliste, mais aussi à son ex-ministre des affaires étrangères Robin Cook, à Condoleezza Rice, à la société américaine Halliburton, ainsi qu'à un certain "idiot à la Maison-Blanche". Pierce Brosnan est magistralement inquiétant dans ce rôle transparent de l'ex-premier ministre, confirmant au passage de quel grand acteur la franchise James Bond s'est imprudemment séparée.

L'ombre d'Hitchcock enveloppe ce film, où Polanski modernise avec un impressionnant savoir-faire la leçon de cinéma hitchcockienne. Ici le fameux MacGuffin, teuteu narratif servant de ressort à l'intrigue, prend la forme d'un mystérieux et très convoité manuscrit. Kim Cattrall, échappée de Sex and the City, resplendissante, tient le rôle de la blonde glaciale. On remarque aussi l'épatante musique d'Alexandre Desplat qui parvient à citer Bernard Hermann sans le pasticher. Tout au long du film, Polanski maintient la tension en laissant planer le doute sur les intentions réelles de chacun des protagonistes, parvenant à ménager fausses pistes et surprises jusqu'au dénouement, qui en plusieurs temps et autant de coups de théâtre, apporte moins de réponses au mystère qu'il ne soulève de questions. Le tout servi avec une maîtrise de mise en scène qui, jusqu'au génial dernier plan, tient de la perfection visuelle.

Le malheureux Polanski n'avait bien évidemment pas pu mettre les pieds aux Etats-Unis pour le tournage, et c'est donc en Allemagne qu'il a, non sans un certain brio, reconstitué au grain de sable près la petite île de la côte de la Nouvelle-Angleterre qui sert de décor à l'histoire. Pour les mêmes raisons que l'on sait, c'est depuis son cachot helvète puis de la résidence où il a été assigné en Suisse qu'il a fini de diriger le montage et la post-production. Si tous les pédophiles pouvaient se mettre à faire d'aussi bons films, il faudrait d'urgence offrir des stages à la FEMIS à Marc Dutroux et Michel Fourniret.

Crash-test :

8 mars 2010

Logorama

La France qui gagne, ce n'est pas Domenech en Afrique du Sud, c'est un film français qui triomphe à la cérémonie hollywoodienne des Oscars® dans la catégorie court-métrage d'animation, au nez et à la barbe, tenez-vous bien, du dernier Wallace et Gromit, excusez du peu. On peut retrouver facilement ce Logorama de dix-sept minutes sur les habituelles plate-formes vidéo du net, comme par exemple ici, mais j'ai préféré vous soumettre en amuse-bouche ce petit reportage-interview bonus avec les créateurs du projet et quand même plein des incroyables images du film. C'est très intéressant.



Pendant ce temps-là, dans le combat des vrais films, c'est finalement les Démineurs (encore un excellent film que notre rédaction n'a pu voir que récemment en vidéo) de Kathryn Bigelow qui l'a emporté haut la main sur La flûte à six schtroumpfs de son ex James Cameron. Sûrement un effet collatéral de cette satanée journée internationale des droits de la femme.

7 mars 2010

Les croûtes du Rhum

Tous les cordons bleus et autres petits miquets de l'Océan indien le savent déjà, les autres l'apprendront en lisant ces lignes, mais les éditions Centre du Monde, émanation de l'empire de presse du Cri du Margouillat, mijotent aux petits oignons un album de bande dessinée collectif consacré à la gastronomie réunionnaise, qui est pour bientôt, encore qu'avancer aujourd'hui une date de parution semblerait bien prématuré.

Bien trop occupé à ne rien faire, le rédacteur en chef de votre cyber publication gothique préférée, a dû décliner l'offre qui lui avait été faite de se mettre lui aussi au piano, mais pressé par deux jeunes marmitons, il a finalement ouvragé finement quatre vignettes qui devraient être insérées dans les planches que Stéphane Bertaud et Ronan Lancelot consacreront aux recettes du bon rhum réunionnais. Et que voici joliment colorées, alors qu'on ne les verra qu'en noir et blanc dans l'album intitulé Marmites créoles.

5 mars 2010

La deuxième nuit
des crash-tests Dummies®

Eh ben alors ? Il est l'heure ! Il est temps ! Sonnez hautbois, résonnez musettes, fricassez vos popcorns, repassez vos smokings et vos fourreaux lamés, le moment est venu de se préparer pour la deuxième nuit des crash-test Dummies®, nom d'une petite statuette en toc !

Comme l'an dernier, où la consultation connut ce retentissant succès resté dans toutes les mémoires, la rédaction de votre gazette gothique favorite fait appel à la sagacité et éventuellement la mauvaise foi de ses lecteurs pour établir, parmi une sélection des meilleurs films de l'année, un tiercé gagnant (trois films classé de 1 à 3) que les cinéphiles sont invités à indiquer dans le courrier des lecteurs en bas de ce message. La savante compilation des résultats, dont la formule est tenue cachée au fond d'une oubliette infestée de mygales dans un donjon à la porte verrouillée à double tour et dont j'ai avalé la clé, permettra de révéler, je l'espère, le meilleur film de l'année, auquel sera remis le convoité Dummy® d'or, et qui pourra alors se prévaloir de l'estampille Hobopok Dimanche pour les siècles des siècles.

On n'a pas trouvé de hautbois ni de musette, mais le pipeau n'a pas de secret pour nous.

Sanctionnés dans nos impitoyables chroniques par quatre ou cinq étoiles aux crash-tests, les nominés sont :

Sumo de Sharon Maymon et Eraz Tadmor.
Mother de Bong Joon-ho.
A Serious Man de Joel et Ethan Coen.
Les chats persans de Bahman Ghobadi.
Bienvenue à Zombieland de Ruben Fleischer.
Panique au village de Stéphane Aubier et Vincent Patar.
Le ruban blanc de Michael Haneke.
A propos d'Elly d'Asghar Farhadi.
La vida loca de Christian Poveda.
District 9 de Neill Blomkamp.
Mary et Max d'Adam Elliot.
Un prophète de Jacques Audiard.
Inglourious Basterds de Quentin Tarantino.
Very bad trip de Todd Phillips.
Whatever Works de Woody Allen.
Fausta, la teta asustada de Claudia Llosa.
Looking for Eric de Ken Loach.
Les beaux gosses de Riad Sattouf.
Good Morning England de Richard Curtis.
OSS 117 : Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius.
Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa.
Welcome de Philippe Lioret.
Boy A de John Crowley.

Soit vingt-trois films sélectionnés. Soit à peine un de moins que l'an dernier, c'est dire la constance de nos appréciations sur la valeur générale des soixante et quelque films vus, c'est dire donc avec tout le recul nécessaire le sérieux incomparable des chroniques cinématographiques que vous pouvez lire en ces colonnes selon une périodicité mini-hebdomadaire (à la petite semaine). Sans vouloir se vanter.

Pour corser un peu l'affaire, notre impayable rédacteur en chef, le dessinateur qui ne dessine jamais ou alors c'est vraiment parce que là il peut pas faire autrement, Hobopok, devra livrer à nos lecteurs une aimable parodie de l'affiche du film gagnant.

Et maintenant au boulot, on ramasse les copies dans une semaine.

¡Olé!

France 0 - 2 Espagne.

Un grand souvenir de football, c'était ce match amical en 1999 à Wembley, où l'équipe de France, à mi-chemin entre son titre de championne du monde et celui de championne d'Europe, paraissait au summum de son art. Pendant quatre-vingt dix minutes, Deschamps, Zidane, Anelka et consorts avaient infligé une cuisante leçon de football à onze Anglais médusés qui n'en pouvaient mais, réduits seulement à regarder jouer leurs adversaires triomphants, invincibles, hors de portée.

Mercredi soir au Stade de France, on a enfin revu cette équipe qui fait rêver les amateurs de football cousu main moulé à la louche avec des vrais morceaux de talent dedans. Une équipe sûre d'elle, capable de poser le pied sur le ballon, de contrôler parfaitement le match, de faire courir des adversaires, et pour finir de les dégoûter par son apparente et insolente facilité.

Malheureusement pour nous, cette équipe là qui jouait pourtant sous un ridicule maillot bleu, n'était pas l'équipe de France, revêtue elle d'un ridicule maillot blanc (je crois que c'est Adidas qui choisit les couleurs des sélections désormais), mais bien l'équipe d'Espagne, ci-devant championne d'Europe, et à qui il n'est pas déplacé prédire un bel avenir à la prochaine coupe du monde. Les visiteurs, en donnant au passage l'humiliante impression de ne pas forcer leur talent, ont signé leur succès sur le même score que jadis les Bleus à Wembley, 2 à 0.

On ne peut pas toujours avoir la main heureuse.

S'il n'est évidemment pas ridicule d'être surclassé par plus fort que soi, il est plus embêtant, dans un match amical qui est censé préparer pour des échéances importantes, de sembler incapable de réaction, de rébellion, tout simplement d'envie, ou au moins d'application. Mais Domenech n'est pas inquiet. C'est bien l'essentiel.

4 mars 2010

Les décapités du 16/9

Apparemment je ne suis pas le seul à qui la belle salade de formats audiovisuels provoquée par de prétendues avancées technologiques dans la diffusion donne des boutons. L'affaire est suffisamment grave pour que les autorité compétentes, en l'occurrence les sociétés d'auteurs, aient cru utile de tirer la sonnette d'alarme (en pure perte probablement) au moyen de ce joli et amusant petit film qui démontre par A + B comment l'industrie de l'électroménager avec la complicité de celle de l'audiovisuel nous prend un peu pour des jambons.