A propos d'Elly d'Asghar Farhadi.
Dynamite de groupe. Des jeunes gens de la bonne société téhéranaise se retrouvent avec femmes et enfants pour un week-end au bord de la Caspienne. La disparition subite et inexpliquée d'Elly, la jeune institutrice invitée à la dernière minute, va faire voler en éclat des relations d'amitié qui se croyaient inaltérables.
Parvenu sur nos écrans peu de temps après la catastrophique élection présidentielle de juin, ce film iranien éveille naturellement la curiosité. C'est en vain pourtant qu'on y chercherait un sous-texte politique, ou alors passablement enfoui, même si bien entendu le contexte social iranien, et notamment les rapports entre les sexes, est essentiel au récit. Il s'agit en fait d'un portrait de groupe, d'une grande acuité et d'une grande cruauté, détaillant avec quelle promptitude, quand ils sont confrontés à une crise, les individus se dévoilent, se retournent les uns contre les autres, se défient, se manipulent, jusqu'à ne trouver d'échappatoire que dans une spirale de mensonges qui finit par ressembler à un cauchemar éveillé.
Réalisée avec justesse sur un ton très réaliste, cette analyse psychologique percutante et émouvante parle en fait tout aussi bien à qui ne connaît rien à l'Iran contemporain ni n'a jamais trempé ses orteils dans la Caspienne.
Crash-test :
18 octobre 2009
Une femme disparaît
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