19 octobre 2009

Twist again à Moscou

L'affaire Farewell de Christian Carion.

Imbroglio barbouzard. Au début des années 80, un colonel du KGB, par idéalisme et amour de la France, livre les secrets les plus précieux du renseignement soviétique à un insoupçonnable jeune ingénieur français en poste à Moscou, novice ignorant des us et coutumes de l'espionnage. Leur collaboration fructueuse va contribuer à l'effondrement du communisme.

Tiré d'une histoire vraie, bien connue des milieux du renseignement, un peu moins du grand public, ce film de facture très classique met heureusement moins l'accent sur la mécanique de la combine d'espionnage et ses répercussions politiques, un peu embrouillées, que sur les deux principaux protagonistes, solidement campés par Guillaume Canet et Emir Kusturica (si quelqu'un peut porter un jugement sur l'accent russe du Serbe, merci d'écrire au journal). On se prend en effet de sympathie pour ces deux hommes très différents, mais qui malgré une méfiance réciproque, en viennent à s'estimer. Le double portrait est assez réussi, tout comme la reconstitution des années 80. Ce qui l'est moins, par contre, c'est justement les scènes représentant les dirigeants de l'époque, Mitterrrand, Gorbatchev, Reagan, où les dialogues deviennent assez lourdement explicatifs. La ressemblance des acteurs laisse beaucoup à désirer, et Fred Ward en Ronald Reagan scotché à longueur de journée devant des films de John Ford nous fait carrément bien rigoler. Je ne sais pas si c'était le but.

Pour finir, petite précision visant à expliciter le titre : les services français avaient choisi pour l'opération un nom de code anglais (farewell = adieu) afin de mieux tromper les services soviétiques. Et ça a marché. Interceptant finalement des communications occidentales mentionnant farewell, le KGB fut persuadé d'avoir affaire aux Américains, laissant encore du temps aux Français pour se retourner. Trop cons, ces Ruskofs.

Crash-test :

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