Rien de personnel de Mathias Gokalp.
Cinéma éparpillé façon puzzle. Une soirée de motivation pour cadres d'une société pharmaceutique se révèle être plutôt une évaluation générale en prévision d'un rachat de l'entreprise et des compressions de personnel qui en découleront. Bonjour l'ambiance.
L'intérêt de ce premier film n'est absolument pas dans son sujet, somme toute assez banal, qui ne nous dit rien de bien nouveau sur le monde de l'entreprise et les relations humaines parfois cruelles en son sein, mais dans sa construction. Car la même histoire va nous être racontée trois fois de A à Z. Non pas en changeant de point de vue, mais en révélant petit à petit des éléments de dialogue ou des personnages qui manquaient à la version précédente, jusqu'à la version finale ou tout s'éclaire. Gokalp joue en fait avec son medium, l'image animée, en disséquant le langage cinématographique, pour nous montrer comment le sens des mots change selon qu'on entend la partie ou le tout, comment le sens des images change selon qu'on cadre large ou serré, etc...
S'il faut bien admirer la maestria de l'exercice de style, il faut aussi regretter qu'elle n'ait pas été mise au service d'un sujet un peu plus intéressant, ce qui aurait pu donner un vrai grand film. D'autant plus qu'on y croise du beau linge : Denis Podalydès, Jean-Pierre Darroussin, Zabou Breitman, Bouli Lanners, entre autres. Du personnel très qualifié dont on ne se sépare qu'à regret.
Crash-test :
10 octobre 2009
Ressources humaines
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