16 octobre 2008

Côte à côte

C'était il y a trois ans, lors de mon dernier séjour sur la Grande île (Madagascar pour les pâlichons). M. et Mme Hobopok ont fait un bon bout de chemin avec leur oncle Anselme : Antsirabe, Morondava, Fianarantsoa, Manakara, et retour à Antsirabe. Et cette vieille éponge imbibée de rhum d'Anselme (il avait dû réduire les doses pour nous accompagner) tenait le journal de bord de l'équipée, noircissant dans des conditions parfois rocambolesques des cahiers de dessins achetés chez des Chinois au cours de la route. Résultat : ces carnets d'Anselme, que je garde toujours précieusement, et que je rêvais tellement de pouvoir publier que j'avais déjà maquetté une couve.


Pendant un mois, pendant que la rédaction d'Hobopok Dimanche se la pète sous les tropiques, je ne ferme donc pas la boutique et vous donnerai à lire votre grand feuilleton de l'automne : Côte à côte (on dirait presque un titre de feuilleton sur TF1).

Paniquez pas dans les commentaires, pour un temps je vais avoir un peu de mal à suivre au jour le jour. Bonne lecture.

15 octobre 2008

L'île heureuse

Bon les aminches, c'est pas pour se vanter, mais je dois vous annoncer que la rédaction d'Hobopok Dimanche va être très légèrement délocalisée à Madagascar pendant un mois jusqu'à mi-novembre.

Pour fêter ça, j'ai retrouvé dans ma bibliothèque ce vieux bouquin, Joies et travaux de l'île heureuse, dont mon exemplaire est malheureusement assez mal en point, mais faut pas rêver pour une édition de 1952 qui a moisi pendant cinquante ans dans l'atmosphère moite et tropicale des cartables puis des marchés de Madagascar.


Il s'agit donc du dernier livre de lecture publié par le colonisateur à l'intention des petits écoliers malgaches de cours élémentaire. Un bien joli livre avec de chouettes illustrations coloniales, comme nous l'allons démontrer tout à l'heure.


Si l'auteur, un certain R. Carle, vénérable inspecteur de l'enseignement primaire, doit bien être français, je soupçonne l'illustrateur A. Ramanda d'être nettement plus malgache. Y a quelque chose dans les dessins. A vrai dire surtout le charme suranné d'un temps révolu. Mais par ailleurs on se demande bien pourquoi les vignettes ont été découpées dans ces formes tarabiscotées en diable. Mystère et boule de riz.


Alors, elle était pas belle la vie sous les colonies ? Sous la bannière rouge-blanc-bleu... Et tout ça, ça fait d'excellents Malgaches, d'excellents soldats, qui marchent au pas, en pensant que la République, c'est encore le meilleur régime ici bas ! Ran, tan, pataplan, taradzim boum boum !