20 minutes de bonheur d'Isabelle Friedman et Oren Nataf.
Y a que la vérité qui compte. Dans l'esprit de Strip-tease, l'émission franco-belge de France 3, un documentaire sans commentaire qui s'applique à démonter, ingrédient nauséabond après ingrédient frelaté, la recette d'une des émissions à succès les plus merdiques de TF1, produite et présentée par les inoubliables duettistes Laurent Bataille (le gros) et Pascal Fontaine (le grand).
Alors que le film, assez neutre, n'est curieusement pas franchement à charge, montrant plutôt les deux compères comme deux professionnels assez intelligents, Bataille et Fontaine, après avoir dans un premier temps donné leur accord pour ce film, ont ensuite tout fait pour empêcher sa sortie en salles. Résultat : deux ans perdus en procédures, et un soufflé un peu retombé après que l'émission ait quitté l'antenne de TF1, et sombré comme de juste dans les oubliettes du PAF.
Enfin peut-être certains se souviennent-ils encore de ce plateau qui rassemblait un requérant plein d'espoir et un invité surprise, qui pouvait choisir ou non d'ouvrir un rideau pour retrouver un fils perdu, un amant éconduit, une ex-femme abhorrée, etc... Larmes, émotion, voyeurisme, pics d'audience.
Le film démarre malicieusement dans les locaux de Médiamétrie, la société qui a inventé l'Audimat, avec une démonstration totalement foireuse de l'audiomètre, bidule placé dans des foyers-tests. Dans les locaux de Loribel, leur boîte de prod, on voit ensuite Bataille et Fontaine passer des journées entières le nez collé aux courbes d'audience de la dernière émission. Fontaine explique que faire Arte c'est très facile, mais que pour coller trois millions de téléspectateurs à leur poste chaque lundi soir, ça demande des trésors de réflexion, d'intelligence, d'application, et de dur labeur. En fait de dur labeur, on voit surtout celui de leur armée de stagiaires payées (c'est presque que des minettes) au tiers du Smic. Du coup, les réunions où les deux producteurs à plusieurs dizaines de milliers d'euros de salaire mensuel assènent aux malheureuses des leçons de télévision bien senties prennent une saveur toute particulière.
C'est un peu le regret que laisse ce film par ailleurs intelligent, c'est à dire de ne pas révéler plus objectivement la finalité de cet épouvantable gâchis intellectuel et humain : faire de l'argent, le plus possible, le plus vite possible, avant que le vent tourne. Philosophie, a-t-on découvert depuis, finalement plus universelle que télévisuelle.
Crash-test :
13 octobre 2008
Télé poubelle
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1 commentaire:
"faire de l'argent, le plus possible, le plus vite possible, avant que le vent tourne. "
ha , bon , eux aussi travaillent à Wall street?
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