28 mai 2011

Si j'étais président

La conquête de Xavier Durringer.

Biopic. Entre les deux élections présidentielles de 2002 et 2007, un fringant ministre (qui vous savez) se forge un destin, tendu de tout son être vers le seul objectif du pouvoir suprême, déjouant les chausse-trapes, écrabouillant les obstacles, quitte à y laisser quelques plumes sur le plan affectif.

Avec quelques acteurs qui se donnent un mal de chien pour ressembler à leurs modèles dans la vraie vie, et y parviennent parfois de façon assez confondante, tels Denis Podalydès campant l'actuel chef de l'Etat, Florence Pernel en Cécilia, ou Bernard Le Coq en Chirac, le film n'arrive pas vraiment à s'arracher de son principe de réalité, et à transformer ces silhouettes réussies en vrais personnages dramatiques. Le spectateur est tenté en permanence de comparer l'acteur à son modèle, et on finit par penser qu'il aurait mieux valu s'abstenir de toute ressemblance physique pour mieux faire ressortir le propos du film.

C'est d'ailleurs là un autre écueil, car on peine à distinguer un vrai propos dans ce récit qui ressemble davantage à l'illustration d'un journal de campagne, dont les tenants et aboutissants sont déjà largement connus du public, sans réelle valeur ajoutée par rapport à l'actualité qui s'est déroulée sous nos yeux (parfois ébahis) durant la période concernée. L'inconvénient d'un film tiré de faits réels, c'est qu'on connaît déjà la fin, et celui-ci ne parvient pas vraiment à s'élever beaucoup plus haut que le niveau de l'anecdote. Le scénariste Patrick Rotman, par ailleurs brillant documentariste, a du mal à entrer définitivement dans la fiction, à lui donner un vrai souffle, malgré une construction judicieuse, où des séquences de la journée d'élection du 6 mai 2007 sont entrelardées de flashbacks sur les cinq années précédentes.

Il reste quand même en filigrane le portrait d'un homme qui sacrifie tout à sa soif inextinguible de pouvoir, y compris le bonheur conjugal qui a été la clé de son succès politique. A le montrer se goinfrer de chocolats toute la sainte journée pour compenser ses carences affectives, le film le rendrait presque sympathique, ce qui est tout de même un comble. En faisant du candidat une victime de l'amour, les auteurs oublient un peu le sale type sans scrupules, colérique, imbu de lui-même, inculte, vulgaire, mal embouché, méprisant la syntaxe, et vouant une admiration sans borne à la réussite matérielle. En même temps, qui voudrait voir un film dont le héros est un odieux personnage ?

Sur le plan formel, il faut déplorer des dialogues un peu trop didactiques, où les personnages s'expriment avec la morgue et la précision d'un livre politique. Le parti pris de coller à l'intimité des personnages en filmant presqu'exclusivement en huis-clos occulte la charge symbolique des différents lieux du pouvoir, Elysée, ministère, siège de parti, QG de campagne, et donne une vision étrangement déspatialisée, quasi hors-sol, de la politique. Enfin la musique originale donne au film un parfum incongru de tragi-comédie italienne par des clins d'œil lourdement appuyés à Nino Rota.

Pas grand chose à retenir donc, de ce premier grand biopic politique contemporain à la française, hormis sa qualité de transgression éminemment salutaire. Autrement dit, le film a quand même le mérite d'avoir brisé un tabou en représentant un dirigeant en exercice.

Beaucoup de Français espèrent en tout cas que l'avenir de donnera pas à Durringer l'occasion de tourner une suite : La reconquête.

Crash-test :

27 mai 2011

L'Afrique dessinée

A l'occasion de la sortie du livre d'Anselme Putain d'Afrique, votre cyber gazette préférée a voulu se pencher plus avant sur la question de la bande dessinée africaine, en interviewant Christophe Cassiau-Haurie, directeur de la collection de BD africaine chez L'Harmattan, par ailleurs auteur d'une étude sur la BD indocéanienne, Iles en bulles, parue chez Centre du Monde à la Réunion, et co-organisateur du premier Salon des auteurs africains de BD qui a eu lieu en décembre à Paris.


Comment est née l'idée d'une collection BD chez L'Harmattan, une nouveauté chez cet éditeur ?
Il me semblait que les auteurs de BD d'Afrique n'avaient pas d'espace suffisant éditorialement parlant, pour s'exprimer et montrer leur savoir-faire. Cela est vrai en Europe aussi bien qu'en Afrique. J'ai donc proposé cette collection à L'Harmattan dans le but de combler ce manque. Recourir à cet éditeur me permettait en particulier une double présence : en Europe où il est installé mais aussi en Afrique où il est très implanté. Et puis, je savais que je rencontrerais une belle réactivité de leur part, mais aussi qu'ils me laisseraient travailler en totale autonomie.

Comment se passent les contacts avec les auteurs éloignés et parfois difficiles à joindre ?

Disons qu'avec mes différentes activités (journalisme, voyage, organisation de salon, interventions diverses et variées, scénarios, etc..), j'ai pas mal de contacts et de connaissances. Alors, évidemment, ça aide. Et puis les artistes ont confiance, ils savent que j'essaie de les aider. Enfin, Internet a tout de même permis de briser des barrières, incontestablement.

E
st-ce qu'il est possible de définir une spécificité de la BD africaine ?
Non, dans ce cas là, l'Afrique est fille aînée de l'Europe. Il existe un certain mimétisme, tout de même ! Y compris dans la forme narrative. Il n'y a que quelques cas, comme chez Anselme justement, où l'on sent quelque chose de nouveau. Mais ces influences européennes sont néanmoins incontestables. La BD africaine n'existe pas encore, on peut plutôt parler de BD d'Afrique.

Alors dans quel état se trouve actuellement cette BD d'Afrique ?

C'est à l'image de l'ensemble de l'ensemble de l'édition africaine. Hormis l'édition scolaire, les ventes sont faibles et ne dépassent pas les mille exemplaires. Le journal reste encore un support important pour la BD. Pour celle-ci c'est sans doute encore pire du fait de la mauvaise image qu'elle dégage dans les générations précédentes. L'omniprésence de la lecture dite "utilitaire" est également un frein à la diffusion de la BD. A ceci se rajoutent des difficultés économiques pour bien des foyers et la quasi-absence de soutien public à l'édition. Alors, non, elle ne se porte pas très bien et l'édition d'albums est assez faible ! Une dizaine par an pour l'ensemble des pays d'Afrique francophone, dont une moitié au moins reçoit un soutien de la coopération française.

Imagines-tu pouvoir déborder du domaine francophone pour proposer des auteurs du reste de l'Afrique ?

Difficile... Je n'ai pas la structure suffisante derrière pour envisager ce type d'opérations. Dommage !

D'où vient ton intérêt personnel pour la BD africaine ?

J'ai été élevé en Afrique, à Douala, au Cameroun. Là bas, je suivais chaque semaine dans les journaux Les aventures de Sam Monfang, le détective. Et puis, par la suite, l'ai reçu Les aventures de Kouakou. A l'époque, je pensai que c'était africain, alors que c'était fait en France par des auteurs français. Enfin, bref, tout cela m'a influencé. Entre temps, j'ai vécu en France, où la BD était l'un de mes centres d'intérêts. Retourné en Afrique, à Kinshasa puis à Maurice, mais aussi au Mali, au Kenya, je me suis rendu compte que personne ne s'y intéressait vraiment. Et comme, j'avais envie d'écrire, et d'écrire sur l'Afrique, j'ai commencé à investir ce champ, un peu par hasard, puisque mes premiers écrits d'il y a dix ans ne concernaient pas du tout la BD.

Pour finir, un mot sur Putain d'Afrique et Anselme ?

J'ai découvert Anselme en achetant Retour d'Afrique en 2005 à la Réunion. J'ai tout de suite été stupéfait par son style graphique et son ton caustique. Difficile à définir : quelque chose entre du dessin de presse et de la BD. A la fois très déjanté et maîtrisé. Lorsque je l'ai rencontré il y a quatre ans à Tananarive, je lui avais demandé s'il avait des inédits, il m'a envoyé quelques mois après, le manuscrit de Putain d'Afrique que j'ai mis sous le coude durant un an et demi, le temps pour moi de lancer la collection. Pour moi, c'est une bombe, une vraie : un discours déjà entendu certes mais pas avec cette force et ce désespoir. Il a un sens de la narration assez étonnant, tout en fausses pistes et en même temps très percutant. L'album sort après sa mort, quel dommage ! Mais au moins cela rendra un peu hommage à son talent.
L'école malgache est très particulière, ce sont les seuls à avoir créé un style bien à eux dans les années 80, très influencé par les fumetti italiens (Blek le Roc, Zembla, etc..) et le cinéma d'horreur américain, toujours en langue malgache. Tout en étant à part, Anselme est l'héritier de ce mouvement, quelque part. C'était l'un des derniers dinosaures encore actifs.

26 mai 2011

Au cœur des ténèbres

Putain d'Afrique d'Anselme Razafindrainibe.

C'est l'album posthume d'Anselme, le génial dessinateur malgache qui a quitté ce monde cruel au début de cette année. Il est publié par l'éditeur parisien L'Harmattan qui a entrepris, sous la houlette du directeur de collection Christophe Cassiau-Haurie, de lancer un département de bande dessinée africaine. Comme je suis pas la moitié d'un flemmard, j'en profite pour recycler ici la préface que j'ai été invité à rédiger pour ce livre drôle et méchant.

Anselme Razafindrainibe (1956-2011) est l’un des représentants les plus mémorables de la vitalité extraordinaire de la bande dessinée malgache. Il en avait déjà fait la preuve en publiant un premier album en 1999, Retour d’Afrique, à la Réunion.


Il récidive avec ce nouvel opus qui pourra sembler assez déconcertant à certains lecteurs européens, peu habitués à la virulence d’un propos aussi radical sur la situation post-coloniale en Afrique. Cette charge féroce serait sans doute balayée avec mépris si elle émanait d’un chroniqueur extérieur au continent, prêtant le flanc à des accusations d’afro-pessimisme, de paternalisme, voire de néo-colonialisme rampant. Mais ce brûlot émane d’un ancien colonisé (quoique brièvement) qui peut se vanter de bien connaître le sujet. Ayant parcouru quelques recoins parmi les moins recommandables d’Afrique et issu d’un pays qui a collectionné tous les travers de la Françafrique (ingérences étrangères, dictature, socialisme tropical, simulacre de démocratie, kleptocratie, sous-développement), Anselme a, en effet, toute légitimité pour forcer ses lecteurs à le suivre dans son introspection morbide des maux de ce continent vus par un indigène.


Dessinant d’un trait vif et sans merci, Anselme n’y va pas avec le dos de la cuillère à riz pour faire un sort aux illusions héritées d’un XXème siècle passé par profits et pertes. Il soigne équitablement anciens colonisateurs et anciens colonisés, corrupteurs et corrompus, maîtres et laquais, exploiteurs et profiteurs, égorgeurs et constricteurs, dressant un tableau peu flatteur, notamment pour les Africains, d’un continent à la dérive. Avec une amertume mouillée d’acide, il observe comment sous toutes les latitudes et en toute circonstance la bêtise, la cupidité, la cruauté, l’égoïsme, sont les qualités les mieux partagées. Et malheureusement ou heureusement, il faut bien reconnaître que c’est assez drôle.

22 mai 2011

Que fait la police ?

Just My Type, a Book About Fonts de Simon Garfield.

Attention, lecteurs francophones, ce livre est en étranger, et n'a pas encore été traduit.

Simon Garfield, journaliste, essayiste, est un béotien en matière de typographie, amateur éclairé qui s'est lancé à l'assaut des polices de caractère avec candeur et un brin d'insolence. Evitant le jargon technique pour se mettre à la portée du plus grand nombre, il explique surtout comment cette forme de création artistique est à la fois la plus universellement répandue, et, si tout va bien, la plus invisible.


Après l'indispensable mise en perspective historique sur la graphie, l'imprimerie et ses évolutions techniques, il nous rappelle combien la typographie est à la base de toute culture, chacun de nous étant un typographe qui s'ignore, que l'on trace des lettres à la plume de notre blanche main, ou qu'on ait versé dans le XXIème siècle électronique. Le livre accole les petites histoires méconnues de la grande histoire typographique, pourquoi Baskerville se fit enterrer debout dans son jardin, pourquoi les Nazis interdirent les caractères gothiques à partir de 1941, pourquoi Cobden-Sanderson jeta dans la Tamise les moules de la police Doves à jamais disparue. Mieux qu'un traité théorique extrêmement savant et péremptoire sur la question, en général contredit par le traité concurrent publié immédiatement après, Garfield fait comprendre que la typographie n'est pas neutre, et qu'elle conditionne, souvent à notre insu, des pans entiers de notre perception, et donc de notre compréhension, du monde.

Attention, calembour désopilant : on en déduit que ce livre transforme chaque lecteur en chevalier des arts et des lettres.


Pour info, ce blog est écrit en Arial (à moins que les préférences de votre navigateur n'en aient décidé autrement), sa têtière a été composée en Shadowed Germanica et en Futura.

21 mai 2011

La nostalgie n'est plus ce qu'elle était

Minuit à Paris de Woody Allen.

Faille spatio-temporelle. En goguette à Paris avec sa fiancée prout-prout, un écrivaillon étasunien rêve d'une vie de bohême dans la ville lumière. Comme par magie, il est chaque nuit transporté dans le Paris des années 20, croisant ses héros Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway, Pablo Picasso, Gertrude Stein, etc... et tombe amoureux d'une ravissante garçonne qui se languit de la Belle Epoque, où ils seront comme par magie transportés pour rencontrer Toulouse-Lautrec, Gauguin, etc... C'était toujours mieux avant.

On pourrait croire le film sponsorisé par l'office du tourisme de la ville de Paris, d'ailleurs je crois qu'il l'est. Il s'ouvre par une litanie de magnifiques cartes postales, merveilleusement filmées en couleurs légèrement saturées et jaunies par le chef op' Darius Khonji, florilège des clichés qui encombrent les guides touristiques, charmantes jusqu'à la nausée à force d'accumulation comique. Le décor est planté, Woody déclare sa flamme à Paris. Il emballe son billet doux dans un scénario extrêmement ingénieux, qui confronte le présent de la ville à son passé, soulignant la perpétuité des clichés nord-américains sur notre capitale, et laissant deviner entre les lignes comment celle-ci a perdu sa véritable essence artistique pour se muséifier. Pourtant Carla Bruni, interprète fugitive et pataude d'une guide du musée Rodin, ne parvient heureusement pas à gâcher notre plaisir.

Au contraire, même si le propos peut sembler léger, et il l'est, on apprécie une fois encore la vivacité et l'ironie de la mise en scène et des dialogues alleniens, servis par une flopée de bons acteurs des deux côtés de l'Atlantique. Owen Wilson notamment, velléitaire torturé, se coule à merveille dans les névroses de l'auteur.

Seul regret : je crains qu'il ne soit désormais difficile, après que ce restaurant ait été le décor d'une des grandes scènes du film, de trouver une table libre chez Polidor, rue Monsieur-le-Prince.

Crash-test :

Supplément gratuit

Un dessin réalisé par Nicolas de Crécy pour le magazine des cinémas UGC, accompagnant un entretien exclusif dépourvu du moindre intérêt avec Woody Allen.

14 mai 2011

Famille je vous hais

Animal Kingdom de David Michôd.

Circonstances atténuantes. Un ado qui vient de perdre tragiquement sa mère est recueilli par sa grand-mère et ses oncles, qui ont le défaut d'être des criminels endurcis, voire un peu psychopathe pour l'un d'entre eux, recherchés par toutes les polices d'Australie, y compris les plus expéditives. Ils vont inexorablement entraîner le gamin dans leur chute.

Dans le genre thriller familial, le scénario n'est pas d'une originalité folle, mais le film joue en fait de cette relative banalité pour en tirer une épure cinématographique. La violence, qu'on retrouve aussi bien chez les gendarmes que chez les voleurs, est ainsi très peu montrée sur l'écran mais davantage suggérée, ou maintenue habilement hors-champ, ce qui contribue à une atmosphère de malaise autrement plus pesante et dérangeante que ne le serait une débauche d'hémoglobine et de surlignage sonore. Entre la scène d'ouverture et la scène de fin, toutes deux absolument époustouflantes, le film déroule placidement son récit, mettant en cause la légitimité de la violence, la force du destin, la capacité de s'amender, la justice, et c'est en fait sa mise en scène froide et précise, habile et minimaliste, qui va faire que cette histoire apparemment anodine va durablement infuser chez le spectateur en provoquant un flot de questionnement bien après le générique de fin, qualités qu'on avait déjà trouvées il y a quelques années dans un autre film australien, l'excellent Lantana. En général, la marque des bons films.

Un autre atout du film est son casting entièrement australien, c'est à dire composé de visages qui nous sont, de ce côté-ci de la planète, complètement inconnus, ce qui lui confère un supplément d'authenticité que n'auraient jamais obtenu la sempiternelle brochette de vedettes et autres demi-sels hollywoodiens que les productions californiennes recyclent thriller après thriller.

Crash-test :

1 mai 2011

Tous en slip !

Titeuf, le film de Zep.

Drames de l'enfance. Titeuf, jeune écolier enclin aux quatre-cents coups et aux émissions corporelles en tout genre, traverse une mauvaise phase. Non seulement ses parents se séparent, mais surtout, il n'est pas invité à l'anniversaire de la plus belle fille de l'école, dont il est amoureux aussi éperdument que vainement. Les deux problèmes seront heureusement réglés malgré les ingénieux stratagèmes qu'il aura déployés à cet effet.

L'affreux Jojo à houppe blonde de Zep sort de sa bande dessinée et se lance au cinéma. Et Zep ne manque pas d'air, pourrait-on penser, en écrivant le scénario et en en réalisant lui-même le film. Les cimetières du cinéma sont remplis de dessinateurs de BD ayant ruiné leur réputation et parfois leur talent sur le grand écran. Et bien des critiques n'ont pas manqué de tordre le nez devant la présomption de Zep et un résultat jugé décevant. Il n'en est rien. Les reproches faits à ce film sont en fait les mêmes, ineptes, qu'on adresse en général à la bande dessinée Titeuf : un côté régressif, caca prout vomi (qui ne mérite certes pas le traitement en prétendue 3D relief), allié à une certaine intelligence des choses de l'enfance, appelant le lecteur (ou désormais le spectateur) à délaisser un temps sa morgue d'adulte.

Echaudé peut-être par une série TV qui, elle, était assez ratée, faible en scénarios comme en animation, Zep a sans doute voulu tout contrôler lui-même pour mieux s'assurer du résultat. Le rendu esthétique sur l'écran est très fidèle aux meilleurs dessins des récents albums. Et le récit, très habile, tient la route, mieux que les histoires longues de Titeuf en BD, mêlant la drôlerie d'un regard enfantin à une analyse sociale sans prétention mais assez fine. Zep parvient même à ménager une fin mi-figue mi-raisin, alors qu'on croyait se diriger vers un inéluctable happy end.

Côté musique, on sait Zep amateur, et il s'est payé une chanson interprétée par Goldman, Bénabar, Cabrel et Souchon. Et surtout, alors que l'affiche du film n'en dit rien, il a fait appel, non seulement pour une chanson, mais aussi pour prêter sa voix à un personnage au cours d'une très belle scène fantasmée, à un célèbre rockeur français vieillissant, avec des problèmes de hanche, résident suisse, mais dont on ne peut révéler le nom sous peine de gâcher la surprise.

Crash-test :