Whatever Works de Woody Allen.
Autodérision pataphysique. Un vieil ours mal léché, ex-scientifique aigri et cynique, cultivant une salutaire misanthropie, voit débouler dans sa vie une jeune femme sans logis ni a priori qui contre toute attente (à moins que ce ne soit trop prévisible) s'éprend du simili-plantigrade. Ces jeux de l'amour et du hasard seront contrariés par les parents de l'ingénue qui verront à leur tour leurs vies chamboulées.
On le voit, l'argument est ténu, mais même cousu de fil blanc, il ne sert en fait que de fil rouge à un cocasse développement philosophique qui tient en deux mots (en anglais) : whatever works, c'est à dire n'importe quoi du moment que ça marche. Et Woody Allen, qui ressuscite là un scénario qui dormait dans ses tiroirs depuis trente ans, se révèle, mais non, je plaisante, on le savait déjà, un humoriste hors pair, ramassant en un florilège de tirades cinglantes le désespoir qui fait l'ironie de l'existence. Un Woody Allen apparemment première manière, qu'on pourrait apparenter aux comédies de sa jeunesse, hypertendues et bavardes, mais mûri de la distance que permet l'âge, comme le souligne d'ailleurs la patine cuivrée de la photographie.
Et pour interpréter le personnage principal, qui fait irrésistiblement penser à un certain Allen Woody, le réalisateur a choisi judicieusement Larry David, le créateur de Seinfeld et de Larry et son nombril, à qui ce rôle d'alter ego va comme un gant. Il s'agit même quasiment de ses grands débuts cinématographiques en jeune premier du troisième âge. Allen et David se sont bien trouvés, pourvu que ça dure, parce que ça marche, et ça n'est pas n'importe quoi.
Crash-test :
13 juillet 2009
Woody et son nombril
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6 commentaires:
Je parie que le misanthropisme affiché du perso t'a bien plu :-)
Scénaristiquement, c'est moins ambitieux que les précédents films mais les amateurs apprécieront quand même. Quant à l'actrice, elle a chipé le rôle prévu au départ pour Miss Scarlett visiblement.
ha , les jeux de l'amour et du hasard..
Encore?
Si au moins c'était une vieille et un jeune comme dans 'Harold et Maud"..
Mais bon , y aurait plus de rôle pour simili woody.
Modérément convaincue et motivée.
Petite nostalgie pour l'époque du ciné au Mélies.
il faut savoir reconnaître ses torts : Ma moue sceptique de départ n'était pas justifiée.
Nous avons vu le film ce soir , et après avoir relu ta critique , j'adhère au contenu de la critique et aux 4 étoiles!
Cela a été, de surcroit aussi l'occasion , à ma fille et moi de partager un moment un moment de communion supplémentaire car le personnage principal nous a vriament fait penser à une connaissance qui traite l'humanité environnante de "sous- débiles" avec le même génie compassionnel et la même pédagogie de maître d'échecs.
Et franchement , on s'est bien marrées.
A la bonne heure. Hobopok Dimanche propage la joie dans les familles, c'est là son moindre défaut.
mais farpaitement.
Hobopok Dimanche est une source inépuisable de jouvence et de félicité.
Du bon vieux gros théâtre de boulevard peut-être, mais du Woody pur jus, comme cette scène où Larry propose à sa femme d'emmener sa belle-mère au musée de l'holocauste pour la distraire.
Un type aussi négatif ne peut être foncièrement mauvais.
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