Borgman d'Alex van Warmerdam.
Hollandais violents. Un homme sort des bois pour investir la villa suburbaine d'un couple, mettre la femme sous sa coupe, lui soustraire ses enfants et, avec l'aide de jardiniers inquiétants, détruire méthodiquement tout ce qui fonde le confort bourgeois de son mode de vie.
On connaissait le surréalisme belge, voici maintenant son pendant néerlandais qui, il faut bien le dire, n'est pas sans rappeler en fait le cinéma de l'espagnol Luis Buñuel. On y retrouve mêlés le même humour glacial habillant la même violence servie à même température. Avec une mise en scène aussi policée que les personnages le sont en apparence, le film véhicule une charge violente contre tout ce que représente la bourgeoisie, son auto-satisfaction replète, son goût immodéré du confort matériel comme intellectuel. En faisant s'enchaîner une suite d'événements à la cohérence perverse, van Warmerdam met en évidence l'absurdité de la bourgeoisie occidentale contemporaine et de ses supposées valeurs. Quelques morceaux de bravoure soulignent ce parti pris, tels le labourage du joli petit jardin à la pelle mécanique ou les personnages secondaires qui se retrouvent, au sens propre, la tête dans le seau. Le propos est renforcé par la juxtaposition géographique immédiate de la ville et de la forêt, d'où proviennent les intrus et où ils vont retourner, questionnant les notions de nature et de civilisation.
Mais on fera tout de même le reproche au film de vouloir être presque trop malin, à vouloir à tout prix tout déconstruire pour ne faire qu'interroger. A vouloir ne rien affirmer, le récit prend le risque de ne rien dire d'intelligible au premier degré, prétention d'une pose intellectuelle exclusive, façon un peu cavalière de mépriser quelque peu son public en le prenant de haut. Une attitude qu'on pourrait presque qualifier de bourgeoise.
Crash-test :
22 décembre 2013
Le charme discret de la bourgeoisie
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6 commentaires:
Cinq étoiles pour ce racolage en règle de "Sugar man" et trois seulement pour "Borgman" ? Y aurait pas comme une petite injustice, là-dedans ? Elles correspondent à quoi en fin de compte ces cinq étoiles ?
Elles sont là pour emmerder les bien pensants, ah ah ah.
Ha ha ha !
Saperlipopette, j'avais pas compris qu'on avait ici affaire à un furieux blog de rebelles prêts à tout. C'était donc ça cette terrible odeur de soufre et de subversion qui planait ? Déconnez pas les gars, rangez vos crans d'arrêt, vous êtes super flippants avec vos ricanements diaboliques...
Dans ta gueule, hahahah !
Et zut aux bien pensants ! Oui d'abord, ZUT !
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