3 avril 2010

Pervers pépère

Les invités de mon père d'Anne Le Ny.

Immigration mal choisie. Un vieux médecin veuf retraité, ancien militant gauchiste, rebelle éternellement engagé, franchit un pas supplémentaire dans son soutien aux sans-papiers en épousant une sculpturale jeune et fraîche réfugiée moldave. Gueule des enfants du médecin, qui ne savent plus que faire pour ramener le vieux à un semblant de raison.

Le précédent et premier film d'Anne Le Ny, Ceux qui restent, avait été une belle découverte, dans la veine dramatique. Ici la réalisatrice s'essaie avec un peu moins de bonheur à la comédie de mœurs, prenant comme prétexte à la chronique d'une crise familiale le malaise social créé par la situation des sans-papiers en France. Mais cet aspect du scénario, les sans-papiers, leurs difficultés, les réactions de la société, n'est en fait pas le sujet du film, qui se concentre sur le drame familial qui se noue quand les enfants s'aperçoivent que leur père est engagé dans une relation assez sordide de type sexe contre papiers avec une ambitieuse peu raffinée et sans scrupules. L'essentiel du propos est là, dans le trio du père avec ses deux enfants, qui ont tous une façon bien personnelle de réagir aux événements, en regard de la longue histoire de leur famille. En tentant de ménager ainsi la chèvre et le chou, le sociétal et le familial, le politique et le psychologique, Le Ny fait un film un peu bancal, pas toujours très cohérent ni limpide, heureusement parfois assez drôle, grâce à de bons dialogues et surtout de bons comédiens.

Le nœud gordien de l'intenable situation sera résolu de la seule façon possible : la pire. C'est peut-être cette morale immorale qui nous autorisera malgré tout à accorder notre visa à ce film.

Crash-test :

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