Les aventures de Tintin : Le secret de la Licorne de Steven Spielberg.
Contrefaçon hollywoodienne. Un jeune reporter à houpette achète une maquette de bateau, se fait enlever, rencontre un vieux marin alcoolique, supporte le récital d'une stridente cantatrice, défait ses ennemis, retrouve son portefeuille, perce un mystère, trouve un trésor, le tout à 200 à l'heure.
Difficile de reconnaître Tintin et les autres personnages issus des bandes dessinées au delà des oripeaux empruntés aux créations d'Hergé. Spielberg, qui a au passage l'immodestie de prêter ses traits au personnage de Sakharine/Rackham le Rouge, commet un prévisible contresens dans son interprétation, en transformant le héros universel des jeunes de 7 à 77 ans en tête d'affiche pour jeunes Californiens de 7 à 17 ans.
En confiant le dessin et l'animation de ce film à de puissants ordinateurs, Spielberg a évacué la dimension profondément romanesque, fantasmatique, presque onirique, du Tintin de papier. Il ne reste qu'un divertissement à la mode hollywoodienne, thriller frénétique où l'écran est perpétuellement bombardé d'informations qui se succèdent plus vite que l'œil ne peut les décoder, chaviré par des mouvements de caméra abracadabrantesques au point de rendre presque superflu tout montage, au service d'un récit embrouillé où les protagonistes n'obéissent à rien d'autre qu'au bon vouloir d'un scénariste sous ecstasy. La référence à Hergé devient presque anecdotique tant les personnages pourraient aussi bien revêtir l'apparence de super héros en justaucorps ou d'archéologues à chapeau, sans que le film diffère de façon notable.
Fracas pour les yeux, vacarme pour les oreilles, disjonctage pour les méninges, Spielberg invente la ligne confuse, à des années-lumière d'une ligne claire qui n'est pas seulement une épure graphique, mais aussi et surtout une exigence narrative où chaque évolution d'une histoire obéit à sa propre cohérence, qualité qui fait assez cruellement défaut au film.
Beaucoup (trop) de cas aura été fait de la technique de motion capture, qui transmet les mouvements de véritables acteurs à des modèles informatiques. Le résultat est tout sauf convaincant . Un peu comme le rotoscope à son époque, cette façon donne naissance à des objets défiant aussi bien les lois de l'apesanteur que celles de l'animation. N'espérez pas reconnaître les acteurs plus ou moins célèbres qui se seront prêtés à l'exercice, on aurait pu employer des singes savants pour un résultat équivalent et un moindre coût.
Crash-test :
17 novembre 2011
La ligne confuse
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11 commentaires:
Autant le dire franco : Spielberg sera toujours un gros nerd milliardaire sans talent et la 3D un attrape-beaufs amateurs de jeux video. Si c'est ça l'animation moderne, c'est pas du joli-joli.
A voir ses premiers films (Duel, Jaws), il est peut-être exagéré de dire que Spielberg n'eût aucun talent. Ce qui est sûr, c'est qu'il l'a galvaudé pour devenir un chef d'entreprise replet et sans intérêt.
Après toutes ces années d'attente, il y a de quoi avoir les boules (de cristal).
C'est de la daube en stock.
De notre côté, nous ne piaffions pas d'impatience.
Malheureusement, deux autres films sont déjà annoncés. On a pas fini de souffrir de cette Spielbergite aiguë purulente.
Le mieux est encore de n'en rien savoir et de garder ses sous. Y'a rien de pire que l'indifférence comme disait Machin.
Stevenas, tou m'as touée !
Bonjour, capitaine Hobopok ! ... Ah, je suis ravie de vous retrouver !...
Il reste encore pas mal de cadres accrochés sur le papier peint rayé.
Des confidences sur l'oreiller ? Vous êtes certain ?
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