23 avril 2012

110 ou 220 ?

Cloclo de Florent-Emilio Siri.

Comme un chanteur malheureux. Du ventre de sa mère à sa baignoire finale, la vie mouvementée d'une idole des années soixante, Claude François, devenu artiste à géométrie variable et homme d'affaires touche-à-tout, obnubilé par la réussite publique vécue comme un revanche.

Nouvelle tentative française de se plier à l'exercice du biopic (film biographique à l'américaine). Malheureusement, avec pourtant un personnage hors du commun, chanteur complexé cherchant la reconnaissance dans le succès, le film reste banal, anecdotique, le récit se contentant d'égrener épisode après épisode de façon descriptive sans parvenir à se hisser à la hauteur d'un sujet d'ailleurs pas très défini. Les scénaristes ne se sont sans doute pas facilité la tâche en insistant sur les aspects les plus désagréables de la personnalité du chanteur, qui paraît ici passablement odieux, mais il aurait fallu, pour intéresser malgré tout, mieux nous montrer comment Claude François a été le précurseur en France d'une conception industrielle de son métier, où les éventuelles qualités artistiques ne valent que si elles peuvent être converties en monnaie sonnante et trébuchante.

Bref, il aurait fallu que le metteur en scène mette en scène, en s'affranchissant de toute déférence vis-à-vis de son sujet, pour au contraire s'en emparer et le dominer et le dépasser. C'est à cette condition que le biopic peut devenir un grand film, comme Raging Bull ou Lenny. Alors que ce Cloclo, ça s'en va et ça revient, c'est fait de tout petits riens.

Crash-test :

 

3 commentaires:

Pat Juju a dit…

Ne désespère pas mon pote, on nous promet un savoureux biopic sur Gilbert Montagné, en 3D en relief, tu vas kiffer, mec.

Libé a dit…

Claude François : a volté

Cloclo Ferrari a dit…

Je ferais bien un come back out par le trou du lavabo en passant par les égouts mais j'ai les bourrelets qui coincent. T'as pas un tuyau ?