16 octobre 2012

L'aloi des séries, épisode 9

Nous vous invitons à un petit tour du Royaume-Uni avec ces quelques productions récentes, toutes plus passionnantes les unes que les autres. Non seulement la perfide Albion, est l'autre pays des séries, mais son savoir-faire en la matière souligne cruellement le ridicule des productions françaises, en prouvant bien que des Européens peuvent tout à fait, en s'en donnant les moyens, imposer leurs thèmes et leur style dans ce genre télévisuel.

Downton Abbey.

Cette splendide série historique en costumes démarre en 1912 au moment du naufrage du Titanic, et va nous conduire, à travers le premier conflit mondial, jusqu'à l'émergence d'un nouveau monde moderne, où il faut que tout change pour que rien ne change. Cet ambitieux Guépard à l'anglaise, qui mêle le destin d'une famille noble et celui des domestiques de sa maisonnée, réunit petite et grande histoire avec une grande acuité sociale et une justesse de ton qui doit autant à la mise en scène et à l'aspect visuel remarquablement maîtrisé, qu'au talent de l'interprétation. La troisième saison est en cours de diffusion sur ITV.

Accused.

Réalisme social à nouveau, mais cette fois-ci sur le mode contemporain, avec cette série qui présente en fait des téléfilms indépendants bâtis sur le même modèle : des faits-divers emblématiques de sujets de société forts, qui partent de l'heure du verdict des accusés pour déconstruire et comprendre leur motivations, les raisons et l'enchaînement dramatique de circonstances qui les ont conduits dans le box. Le spectateur est ainsi à son insu mis dans la peau d'un membre du jury... coupable ou non coupable ? Six épisodes dans la première saison, quatre dans la seconde, tous époustouflants.

Top Boy.

Mini-série de quatre épisodes qui raconte les mésaventures d'un gamin d'une cité un peu pourrie, laissé à l'abandon par une mère malade, et pris en étau dans les manigances de gangs de dealers. Le thème a beau être un peu rebattu, la force stylistique de la mise en scène et en images fait comprendre justement ce sentiment d'abandon total éprouvé par des pans entiers de notre société, un sentiment qui n'a malheureusement rien de spécifiquement britannique...

Hit & Miss.

Mia, tueuse professionnelle, s'appelait Ryan, a une forte poitrine, et aussi des couilles, au propre comme au figuré, puisque c'est une transsexuelle avant opération. Elle se réinvente une famille après la mort de la mère de son fils... Le postulat est assez invraisemblable, pour ne pas dire racoleur, et curieusement la réalisation est une épure tout en retenue, dont la douceur languissante n'est perturbée que par de rares éruptions de violence liées au métier de l'héroïne. Une seule saison de six épisodes. Etonnant.

Previously dans L'aloi des séries.
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3 commentaires:

Li-An a dit…

Tiens, pour une fois je peux faire un commentaire sur ces billets série: oui Dowtown Abbey est à regarder. Mon coeur de midinette a saigné maintes fois... Est-ce que Lady Mary pourra un jour épouser Matthew ? C'est vraiment trop dur...

Hobopok a dit…

Personnellement j'en pince plutôt pour Lady Sybil.

Amanda Lyre a dit…

Hit & Miss, c'est un peu comme David Manteau avec un vagin et des gros nichons, sauf que même avec ces nouveaux attributs il sera toujours un peu moins charmant(e) que Chloë Sevigny.