Fausta, la teta asustada de Claudia Llosa.
Inca hors du commun. Une jeune femme, fière descendante des fils du soleil, voit mourir sa mère dans ses bras dans cette banlieue miséreuse de Lima où elle survit à peine auprès de son oncle, pauvre organisateur de mariages de pauvres. Malgré sa crainte maladive des hommes héritée de la défunte ultra-violée par les commandos de la mort qui combattaient la guerrilla maoïste, Fausta va se démener pour trouver l'argent nécessaire au transfert du corps dans leur village des hautes Andes, échouer dans son entreprise, mais parvenir néanmoins à vaincre la malédiction qui l'afflige.
En dépit de tous mes efforts pour résumer en quelques mots l'argument de ce film épatant, il y a fort à parier que vous n'aurez pas compris grand chose aux quelques lignes qui précèdent, ni été conquis d'emblée par l'envie de voir ce film qui avait pourtant fait si forte impression à Berlin qu'il y a récolté l'Ours d'or. Rien ne sert de vouloir décrire cette œuvre complexe, riche, et originale, qui draine une humanité d'une force bouleversante, présentée avec intelligence et économie de moyens, d'une dureté assumée et à peine atténuée par la musique qui y joue un grand rôle. Malgré quoi Claudia Llosa parvient à conclure sur une note positive, sans verser dans le happy end larmoyant ni chercher à magnifier la misère, simplement en faisant confiance à ses personnages et en leur laissant les clés du film.
Le titre qu'on peut traduire mot à mot par Le sein effrayé, désigne cette peur transmise des mères à leurs enfants issus de viols. Du coup l'héroïne se fait pousser une patate dans le vagin pour se prémunir. Epatatant.
Crash-test :
3 juillet 2009
Rascar patate
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1 commentaire:
ha bah , c'est noté. tu sembles encore tout ému..
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