Tsar de Pavel Lounguine.
Languissante épopée. En plein délire paranoïaque à connotation religieuse, Ivan le Terrible, tsar de toutes les Russies, mais surtout moujik cousu d'or, s'opposant à un pope qu'il vient de nommer métropolite de Moscou, croit asseoir son autorité par la terreur, mais finit par faire le vide autour de lui.
Il va falloir faire chauffer le samovar et se bourrer de théine pour garder les yeux ouverts devant ce film pas exactement bardé d'action, où le méchant tsar et ses homme de main sanguinaires citent les saintes écritures à longueur de plan. En s'attaquant à cette figure incontournable de l'histoire russe, Lounguine prend surtout le risque de se mesurer au diptyque qu'Eisenstein avait réalisé à la gloire de Staline, et même s'il paraît qu'il faut voir dans ce nouveau film une fine allusion au pouvoir poutinien, on ne peut pas dire que le compte y soit, en terme de mise en scène, de pertinence politique, ou d'ampleur épique.
Au contraire, Lounguine semble s'ingénier à faire du tsar passablement édenté un pauvre type médiocrement quelconque seulement égaré par la folie meurtrière, donnant une reconstitution étriquée d'un moyen-âge miteux, où l'idée d'un bon moment se résume à une chouette scène de torture élaborée. L'idée aurait pu être intéressante, si seulement le rythme du récit avait compensé ce retour à une esthétique plus ordinaire. Malheureusement ce film de presque deux heures paraît long comme un jour sans borchtch.
Crash-test :
27 janvier 2010
Popes moujiks
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2 commentaires:
Encore 3 heures d'économisées par 3 minutes de lecture?
Et quelques kopeks.
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