Grand chelem. Nos médias n'avaient que ce mot (deux, en fait) à la bouche. Pas pour parler de rugby, ni même de tennis, mais de politique. Vingt-deux régions sur vingt-deux, la gauche allait-elle réaliser le grand chelem lors de ces élections régionales 2010 ? Le suspense n'étant déjà plus à son comble, attendez, je refais mes comptes : hum, n'y a-t-il pas là en fait d'arithmétique comme une illusion d'optique, une myopie désolante qui nous fait rayer de la carte une part qu'il faut croire négligeable du territoire national, que soudain nul ne fait plus semblant d'intégrer ou d'assimiler, pour s'en remettre à la terminologie en vogue ? Quatre régions (et autant de départements) se sont pour ainsi dire volatilisées en ces soirées électorales, où l'heure était suffisamment grave pour que personne ne songe à la ramener en se vantant du moindre gain dans tel territoire exotiquement oubliable, ni ne juge utile d'amoindrir sa performance en soulignant une défaite sur un très quelconque confetti.
J'espère que les ayants-droits ne vont pas me coller un procès au cul.
Voudrait-on signifier à l'outremer français en quelle haute estime la collectivité nationale le tient, tous responsables politiques confondus en tête du cortège, on ne s'y prendrait pas autrement qu'en feignant ainsi de croire à son inexistence. Un point de vue aussi hautain que court qui renvoie les habitants des colonies à leur transparente condition de nègres. Presque de fantômes.
3 commentaires:
Ben déjà que la province, c'est un truc lointain un peu ringard, alors les îles du loin...
J'ai pas lu le blabla atour, mais elle est super belle cette couverture quand même.
C'est vrai que c'est pénible ce blabla.
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