25 septembre 2010

Coming out al dente

Le premier qui l'a dit de Ferzan Özpetek.

Comédie familiale à voile et à toute vapeur. A Lecce, dans le sud de l'Italie, un fils revient de Rome pour prendre sa part dans la succession de la fabrique de pâtes familiale. Préférant la littérature à l'industrie, il est empêché par son frère de révéler son homosexualité, et doit finalement rester à l'usine mettre la main à la pâte. Turbulences, revirements, révélations, scènes de la vie de province, ainsi va la famille où il est difficile d'accepter chacun tel qu'il est.


Un peu grossier dans la forme mais subtil sur le fond, voilà un bien curieux film, coproduit par la RAI Cinema, qu'on croirait taillé pour l'équivalent transalpin d'un dimanche soir fédérateur à la télévision. Et c'est vrai qu'Özpetek ne rechigne pas à recourir à quelques grosses ficelles, pas toujours d'une grande légèreté, et à inonder le film de bruyante pop italienne. Mais sous ces gros sabots se cachent en vérité des trésors de finesse dans le traitement d'un sujet qui aurait pu être autrement scabreux, grâce à des personnages précisément dessinés, grands et petit rôles confondus, et une capacité remarquable à mêler sans niaiserie des moments d'émotion et des scènes de comédie hilarantes. Le réalisateur fait toute la preuve de son savoir-faire quand il parvient à nous faire mourir de rire devant un personnage qui fond en larmes.

Je ne sais pas s'il faut aller jusqu'à en référer aux plus riches heures de la comédie italienne, mais Özpetek, qui est turc, réussit un film à la fois classique, drôle et malin, où la question de l'homosexualité n'est que l'une des composantes d'une ambitieuse fresque familiale. Ça valait vraiment la peine de sortir du placard.

Crash-test :

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