The Killer Inside Me de Michael Winterbottom.
Mais que fait la police ? Dans un petite ville du sud des Etats-Unis, un jeune shérif adjoint, gentil garçon apprécié de tous mais incapable de sentiments, perturbé et sadique, entreprend d'occire quiconque a le malheur de lui accorder un tant soit peu d'affection. Grisé par sa toute-puissance, il finit par jeter toute prudence à la rivière, jusqu'à devenir lui-même son ultime victime.
Vu le traitement quasi guilleret de cette histoire sordide, ponctuée de scènes d'une violence assez gratinée, on ne sait si le réalisateur voulait jouer du contraste. Mais l'humour étant totalement absent, il n'est pas exagéré d'y voir comme un ratage, alors que le sujet, tiré d'un roman de Jim Thomson, aurait pu donner matière à un vrai film noir poisseux dégoulinant de méchanceté et de cynisme. Au lieu de quoi on se contente d'une reconstitution scolaire des années 50, alignant les clichés sur les petites villes, sans assurer la cohérence d'interaction entre les protagonistes, avec pour toute idée de mise en scène une surabondance d'illustration musicale. Le personnage principal reste lointain, à aucun moment on ne pénètre un tant soit peu dans sa psyché tourmentée, quelques misérables flashbacks sur son enfance ne suffisant pas à lui donner de l'épaisseur. On ne sait s'il faut davantage en blâmer l'interprète, Casey Affleck, ou le peu inspiré réalisateur Michael Winterbottom, qu'on avait vu plus à son affaire dans la fiction à saveur documentaire The Road to Guantanamo.
Dans une logique similaire, on peut préférer la fameuse série Dexter, qui met en scène un tueur en série (ipso facto) travaillant pour la police, sorte de parabole sur le visage souriant du mal absolu, dont les implications à la fois politiques et psychanalytiques ne souffraient pas des mêmes déficiences narratives. Avec Winterbottom, les dernières victimes seront les spectateurs, qui risquent de trépasser d'ennui.
Crash-test :
9 septembre 2010
Shérif, fais-moi peur !
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8 commentaires:
Je ne suis pas allé le voir pour cause de critiques qui se crêpent le chignon à propos de ce film. Je vois que tu as choisi ton camp...
On aurait pu espérer au moins une bonne série B, mais non.
L'oisiveté te mène aux plus bas fonds des salles obscures, ressaisis-toi vite et va plutôt voir la palme d'or d'Apichatpong, c'est d'un tout autre tonneau.
il faut aller voir " des hommes et des dieux". il faut!
pour moi , Le film de l'année.
je laisse à Hobopok le plaisir et le soin de développer.
Manquerai pas.
C'est comme dans Tintin en anglais : avec Thomson et Thompson, on a toujours du mal à savoir qui est qui.
Euh... hein ?
ThomPson.
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