Le voyage imaginaire d'Hugo Pratt à la Pinacothèque de Paris jusqu'au 21 août.
Cette exposition a été montée au pied levé par la récente Pinacothèque (musée privé) pour remplacer une rétrospective de potiches précolombiennes malheureusement annulée en même temps que la quasi totalité des manifestations liées à l'Année du Mexique en France pour cause de fâcherie diplomatique (une histoire de piñata rendue cassée, je crois...). Du coup les dessins du cosmopolite vénitien Hugo Pratt ont droit à de bien belles vitrines joliment sous-éclairées pour de la terre-cuite polychrome.
L'expo est vaguement organisée autour de thèmes, les voyages, les femmes, etc... et rassemble davantage d'aquarelles que de planches de BD proprement dites. Avec tout de même comme clou du spectacle la totalité des cent soixante-quatre planches originales de la mythique Ballade de la mer salée, de 1967, la première aventure de Corto Maltese, le fameux héros qui se confond un peu avec son auteur.
Alors évidemment, ça ne donne malgré tout qu'un aperçu nécessairement parcellaire de l'œuvre de Pratt, et on aurait pu notamment vouloir voir davantage d'œuvres précoces, pour mieux apprécier l'évolution du dessin. Des fines gueules qui m'accompagnaient ont eu le toupet de faire la fine bouche, mais on n'a tout de même pas tous les jours l'occasion d'aller se coller le nez sur des originaux d'un des maîtres de l'art.
On aurait aimé féliciter pour cette belle initiative la Pinacothèque et son directeur Marc Restellini, si celui-ci n'avait pris sa plus belle plume pour, en préambule à son exposition, s'excuser auprès des amateurs d'art d'avoir osé accrocher de la bande dessinée sur ses cimaises, arguant, et d'une, que c'était vraiment parce que Pratt était un très très grand artiste (contrairement à d'autres qu'il a eu la délicatesse de ne pas nommer ?), et de deux, que ça ne reproduirait plus. C'est vrai, quoi, enfin, de la BD quand même ! Ah la la la la la.
25 juin 2011
Rondo veneziano
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3 commentaires:
Les dessins sont aussi beaux que le contenu de l'expo (je devrais dire "accrochage de planches") est creux. Y avait-il si peu à dire sur Pratt ? Sur son travail ? Rendez-vous compte : la seule pauvre lettre de Pratt à son éditeur perdue dans cette expo n'est même pas traduite !
A ce prix ??? Remboursez ! Quant à celui du catalogue et des objets dérivés (mention spéciale pour les affiches) : ah ! Je ris !
Allez voir Van Dongen ou Brassens pour voir ce que c'est qu'une expo digne de ce nom, nom de nom !
(pour voir les dessins accrochés de Manara et ne rien apprendre, au moins c'est gratuit, pour voir l'intégralité du Lotus bleu, c'était gratuit aussi à Beaubourg (je finis par me demander si
cet accrochage n'est pas uniquement fait pour rentabiliser l'achat des planches de la Ballade chez Drouot, sauf erreur ???))
Bon, voilà, d'accord, c'est un accrochage plus qu'une véritable expo, soit. C'est cher de l'entrée, soit. Mais malgré ça, et les éventuelles arrière-pensées des organisateurs, ça n'est pas dénué d'intérêt.
Ce que je veux dire par là, c'est que même si l'intention muséographique est proche du zéro, elle ne suffit pas à oblitérer la qualité de pièces présentées qui se suffisent à elles-mêmes.
Pas mieux. En effet, comme on peut le comprendre, je ne suivais pas l'actualité de ce blog pour cause de remise en état de mon site en juin (il prend les mauvaises herbes en attendant des pelleteuses).
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