Une famille respectable de Massoud Bakhshi.
Persans sans père. Rentré au pays pour enseigner un semestre à l'invitation d'une université, un Iranien, exilé depuis vingt ans en Europe, découvre à ses dépens qu'il est plus difficile de sortir d'Iran que d'y entrer. Contraint de prolonger son séjour suite au décès de son père, le prof va mesurer durement à quel point il est devenu étranger à son propre pays.
On ne va pas dévoiler ici le retournement final du scénario qui va éclairer l'ensemble du film d'une bien cruelle lumière. Mais au fond, tout ça pour ça, est-on tenté de penser, rien d'autre que le récit d'une crapulerie bien ordinaire, dont on peine à percevoir la qualité purement iranienne, et, au fond, l'intérêt intrinsèque. Malgré une mise en scène honnête, on reste tout de même assez loin des chefs d'œuvre d'Ashgar Farhadi, autrement plus subtils.
S'il y a une critique du régime, elle est en filigrane assez fin, en ce sens que le film décrit l'utilisation à des fins privées des moyens d'oppression mis en place au service d'un Etat inique. Un propos tout de même un peu court, tant il ne tient pas de la révélation qu'un système politique dictatorial encourage vengeances personnelles et spoliations. Sous Vichy, les cas furent nombreux de dénonciations de voisins, d'amis, de membres d'une même famille, dans le seul espoir d'un bénéfice économique. Cette privatisation de la tyrannie sert bien sûr in fine au régime à approfondir l'assujettissement de la population par l'extension de l'insécurité dans la sphère intime.
Devant la minceur du propos, on doit s'étonner moins que le film ait pu être tourné sur place sans difficulté, et davantage qu'il ait été interdit de distribution en Iran, tant il n'y a pas de quoi déturbanner un mollah.
20 novembre 2012
Complot de famille
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