Into the Abyss de Werner Herzog.
Questions de vie ou de mort. Au Texas, champion étasunien de la peine capitale, un condamné à mort attend l'exécution de sa sentence. Werner Herzog, qui a pu le rencontrer, élargit le tableau pour donner la parole à toutes les personnes impliquées dans l'affaire : familles des victimes, des auteurs, complices, policiers, avocats, et met les certitudes à l'épreuve des faits.
On aura pu prendre peur, au vu des premières minutes du film, qu'il ne s'agisse d'un énième film qui revient en détail sur les circonstances d'un drame sanglant, démonstration accablante à charge ou à décharge, genre documentaire dont la télévision est friande. Heureusement, Herzog est plus malin que ça. Après un utile rappel des faits, il s'écarte des sentiers battus et fouille autour du drame, rencontre les familles, met à nu les personnalités, les motivations, les drames intimes, les plaies non refermées, et dresse un constat désolant à tout point de vue d'une société structurée par la violence, qui n'engendre que de la violence, dont la peine de mort n'est que l'ultime version institutionnelle.
Faussement ingénu, le réalisateur, qui s'exprime en anglais avec un accent bavarois à couper à la guillotine, ne peut s'empêcher à son tour de violenter un peu ses témoins en leur intimant l'ordre, d'une voix doucereuse mais ferme, d'oublier leur pudeur pour répondre à ses injonctions. Dans une scène cruciale, Herzog pousse dans ses derniers retranchements l'ancien capitaine d'exécution (délicate appellation locale du bourreau) qui a vu la lumière et préféré démissionner tant la peine de mort lui fait désormais horreur. Et c'est à pleurer.
Crash-test :
21 novembre 2012
Pas la peine
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