Wadjda d'Haifaa Al-Mansour.
Religion piège à cons. A Riyad, capitale de la riante Arabie Saoudite, seul pays au monde à porter un nom de famille, une gamine, prisonnière des conventions sociales et religieuses, rêve d'une bicyclette, synonyme de liberté, et, à force d'astuce et de ténacité, se joue du système oppressif pour parvenir à ses fins.
Ce film est une grande première. Il s'agit du tout premier film saoudien, qui plus est réalisé, tenez-vous bien, par une femme. Sans entrer dans le détail des conditions assez rocambolesques de son tournage, il faut s'étonner de l'incroyable maturité d'un cinéma jusqu'ici purement et simplement inexistant, pour constater que le relatif isolement du pays, et de ses habitantes notamment, ne l'a pas rendu totalement imperméable aux influences du monde extérieur, et aux bienfaits de plus de cent ans de cinématographie. On peut avoir la cruauté de comparer avec le tout premier film français, La sortie de l'usine Lumière à Lyon, dont la finesse psychologique était nettement moins pénétrante.
Le film d'Haifaa Al-Mansour n'a pas pour seul mérite de lever le voile (au propre comme au figuré) sur une société assez largement méconnue. Il s'avère d'une habileté de mise en scène confondante, et d'une justesse de ton et de propos qui fait mouche. La réalisatrice ménage ses effets, intrigue, inquiète, avant de révéler très progressivement où elle veut en venir, pour amener une fin bouleversante d'émotion, sans avoir besoin en cours de route de tirer la barbe du moindre imam ou de brûler un coran.
Un talent singulier est né, une fleur éclose dans le désert des sables d'Arabie, et il sera curieux de savoir s'il s'agit d'un feu de paille ou de l'avant-garde d'un mouvement artistique préfigurant des bouleversement sociaux dans le royaume.
Crash-test :
22 avril 2013
La petite reine
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4 commentaires:
premier film français = sortie des usines Lumière
arrivé d'un train en gare de La Ciotat = premier blockbuster français
Sacrés Lyonnais !
Le problème, c'est qu'ils n'ont pas encore inventé les salles de cinéma. C'est un peu comme les bd de l'Harmattan : on sait qu'elles existent mais on ne les trouve nulle-part. Bof, de toutes façons les meufs n'auraient pas le droit d'y entrer.
Quant au voleur de bicyclette, il aurait déjà eu la main tranchée.
Et tout condamné à mort aura la tête tranchée.
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