Blue Jasmine de Woody Allen.
Vanitas vanitatum. Une bourgeoise superficielle, égoïste et cassante connaît la déchéance après la ruine de son mari. Elle doit trouver refuge chez sa sœur jusqu'ici délaissée et tenter de se reconstruire. Mais plutôt que de s'adapter aux circonstances nouvelles en corrigeant ses errements passés, elle préfère se bercer d'illusions confortées par des mensonges, et fait le lit de son propre malheur.
Woody Allen vieillit tout de même bien. Il faut admirer ici dans sa nouvelle production annuelle le savoir-faire du cinéaste accompli, la fluidité du récit, la mise en scène quasi transparente, la justesse des dialogues et enfin l'amour des comédiens. Cate Blanchett se voit offrir un rôle de femme déboussolée, broyée par la vie, aigrie, fissurée, qu'elle porte merveilleusement, tandis que Sally Hawkins en naïve généreuse donne le parfait contrepoint. On retrouve dans ce film ce subtil mélange allenien de légèreté comique et de fausse ingénuité philosophique, mais qui, au fil des minutes, tend vers la noirceur la plus absolue au fur à mesure que le point de vue de l'auteur sur la condition humaine se lit de façon de plus en plus désespérée, jusqu'à ce que, pour finir, Woody cesse de s'en amuser.
On voit dans ce film que l'humoriste n'est jamais meilleur que quand il est moraliste, et que le moraliste n'est jamais meilleur que quand il n'est pas moralisateur.
Crash-test :
17 octobre 2013
Bleu fiel
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