L'émission de reportages de la rédaction de France 2, Envoyé spécial, vingt-trois ans d'âge, s'est livrée hier soir à un exercice particulièrement périlleux : quarante-quatre minutes sur la guerre au Mali, commentées par un journaliste de la rédaction, mais dont les images avaient la particularité d'avoir été entièrement fournies par nul autre que l'armée française elle même. Armée française qui, après avoir bien entendu contrôlé les prises de vues, et pour cause puisque aucun journaliste n'était admis à proximité des zones de combat, imposait encore une condition à l'utilisation de ses images : qu'aucun combattant, français, allié ou ennemi, ne soit vu perdant la vie.
Ah que la guerre est donc jolie ! Zéro mort ! On nageait en pleine propagande : un ballet de techniciens surentraînés, spécialistes de la spécialité trop occupés à "devenir eux-mêmes" pour penser à mourir. Quelques coups de soleil, tout au plus.
Allo Rémy Pflmlin ? Devine d'où je t'appelle ! |
Voilà le vrai journalisme engagé : engagé volontaire !
7 commentaires:
Tu oublies une remarque importante soulignée par le journaliste: l'Armée Française est sommée par la Convention de Genève de ne pas donner au public d'images montrant des cadavres ennemis. Mais c'est vrai que depuis Guantanamo, on n'en a rien à cire des Conventions internationales sur la guerre...
Mais c'est peut-être un retour de baton de ta pertinente analyse militaro/politique qui nous annonçait le Viêt Nam au Mali :-)
Bon, je me moque, j'ai regardé aussi le "reportage" et j'ai remarqué aussi les limites de la choses. Mais il y avait une solution toute simple pour filmer la guerre au Mali: partir du côté des combattants d'Al Kaida. Comment ça on risquait de se retrouver dans un trou de sable pendant trois ans ? Ces gens là n'ont aucun respect pour la liberté de la presse !
L'armée se cache derrière son petit doigt : à supposer qu'elle ait interdiction de montrer les morts (faudra que je relise la convention de Genève), elle n'a qu'à laisser faire leur travail normalement aux journalistes, à qui cette (éventuelle) restriction ne s'applique pas.
La vérité c'est qu'elle veut des guerres sans morts et pis c'est tout.
Et pas en plus s'emmerder à courir après ces crétins de journaleux qui se font attraper par ces odieux terroristes qui n'ont pas non plus, effectivement, pour réputation d'idôlatrer la convention de Genève.
Dans ce cas, l'armée n'est pas à blâmer (elle n'a fait que son boulot de propagande), ce sont les journalistes adeptes du copié-collé qui sont inexcusables.
Mais qu'ils recopient les nouvelles de l'AFP, de Google news, du Canard enchaîné, ou du service d'information des armées : quelle différence ?
Je suis surpris par ton offusquitude car enfin : l'armée française, c'est pas aussi le "service public" ?
Tu regardes vraiment trop la télé !
Evidemment je blâme les journalistes et leur paresse intellectuelle. Mais quand ils repompent chez des confrères, ils repompent du travail de journalisme, et non pas du travail de pure propagande d'une des parties prenantes à un conflit.
Mais les occasions de m'offusquer ne manquent pas non plus quand ils se laissent dicter leur vocabulaire et donc leur façon de penser, par le monde politique, celui des affaires, de l'hôpital, etc...
Mais non, voyons, les mecs d'AQMI n'ont pas péché. Mais ils n'ont surtout rien à voir avec mon propos.
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