5 juillet 2008

Queues de cerises

Ciao Stefano de Gianni Zanasi.

Comédie marinée à l'eau de vie. Un rocker de 35 ans, ado attardé avec les rouflaquettes en pointe, traverse un mauvaise passe : le rock le fait chier, et sa copine le trompe. Il quitte Rome pour retrouver sa famille en province. Mais si lui n'a pas changé, sa famille si. Ses parents ont vieilli, sa sœur a abandonné les études, son frère va divorcer : il ne reste que la fabrique familiale de cerises à l'eau de vie. Criblée de dettes. Arriveront-ils à la sauver ? Et à se sauver eux-mêmes ?

La magie du cinéma italien se résume un peu à ça : la famille, parce que c'est, encore aujourd'hui, le cœur de la société italienne. Mais avec un scénario aux multiples ramifications, ne laissant aucun personnage de côté, avec autant de couches qu'un millefeuilles, le film fourmille d'idées de mise en scène, qu'une photographie un peu chiche ne suffit pas à ruiner. Avec beaucoup d'ironie, qui masque un soupçon de profondeur, Zanasi finit par brosser un portrait convaincant de notre début de siècle.

Il est curieux d'observer comment le cinéma italien, qu'on croyait mort dans d'atroces souffrances tué par la télé berlusconesque, survit malgré tout et parvient à produire bon an mal an de petites perles comme celle-ci. En sortant de ce film, on a pas l'impression de sortir d'un cinéma, mais de quitter une vie pour en retrouver un autre tout aussi vraie. Bravissimo.

Crash-test :

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