Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier.
Cinéma cajun caha. En Louisiane post-Katrina, un vieux flic alcoolo enquête sur l'assassinat d'une prostituée qui s'avère n'être que la dernière victime d'un mystérieux tueur en série. Ce faisant, il voit remonter à la surface un vieux crime raciste du temps de la ségrégation et engage une conversation philosophique avec le fantôme d'un général sudiste de la guerre de sécession.
Profitant comme beaucoup des alléchantes exonérations fiscales accordées par l'Etat de Louisiane au lendemain du cyclone Katrina, Tavernier réalise sans doute un rêve de gosse en partant tourner aux Etats-Unis avec quelques vedettes du cru, dont Tommy Lee Jones et John Goodman. Mais son adaptation d'un roman de James Lee Burke (que je n'ai bien sûr pas lu) paraît un peu laborieuse, presque trop littéraire en raison notamment des couplets de voix-off généreusement saupoudrés çà et là. Tellement ça traîne un peu en longueur, on aurait collé une pipe dans la bouche de Jones, on avait un Maigret !
On sent bien l'intention de vouloir dresser un portrait-sans-concession du sud et de sa mentalité un peu particulière, mais l'atmosphère de moiteur glauque n'est qu'à moitié au rendez-vous. On reste surtout beaucoup trop près du personnage principal qui ne quitte pratiquement pas l'écran (que de gros plans de Jones !) pour s'intéresser vraiment aux personnages secondaires. Ajoutons que le scénario n'évite pas certaines invraisemblances (et je ne parle pas des morts qui parlent), ni certains poncifs (l'adorable gamine adoptive du héros qui n'était là que pour être enlevée par le méchant).
Curieusement la critique française semble confite d'admiration devant l'aventure américaine de Tavernier, qui allait en remontrer à Hollywood avec son savoir-faire européen que le monde entier nous envie. Ben... euh...
La chute est un hommage appuyé, pour ne pas dire un clin d'œil éhonté au Shining de Kubrick. Du coup on ne peut s'empêcher de se demander quel gumbo le défunt maître aurait mitonné avec les mêmes ingrédients. La barre est peut-être un peu haute pour Tavernier.
Crash-test :
28 avril 2009
Dedans le bayou
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5 commentaires:
Effectivment , j'ai entendu moult louanges dans les médias.
dés le début de l'article , on sent que ut ne vas pas "hurler" avec la meute; Vive la presse indépendante?
personnellement , je n'ai pas très envie d'aller voir ce film.
pas très adepte de moiteur subtropicale subventionnée par la Louisiane.
Revois plutôt Minuit dans le jardin du bien et du mal ou The Big Easy.
Excellent titre d'article.
Un film agréable sans plus. En effet, la presse française a tressé des lauriers un peu épais. Je me suis précipité parce qu'à chaque fois que je vois un Tavernier que je n'ai pas vu au ciné à la télé, je regrette de ne pas avoir fait le déplacement. Et là, mauvaise pioche (il est d'ailleurs sorti directos en DVD aux States).
merci du conseil ; Décidément , l'inscription a une cinémathèque de qualité devient incontournable.
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