2 avril 2009

Le Chat Noir

Théophile-Alexandre Steinlen, chroniqueur d'une fin de siècle, exposition au musée d'art et d'histoire de Saint-Denis de la Seine-Saint-Denis jusqu'au 29 juin.

Je n'avais jamais entendu parler de ce dessinateur peintre affichiste helvétique naturalisé français, à la jointure des XIXème et XXème siècles, avant d'être attiré dans cette expo à l'initiative de la maison Totoche de Paris. Pas célébrissime, le Steinlen (1859-1923), et pourtant tout le monde connaît son affiche pour le cabaret du Chat Noir à Montmartre, devenue un poster offset imprimé en Chine par cargos entiers qu'on retrouve placardé dans les chambres des jeunes filles en fleurs, et dont d'autres reproductions en plus grand nombre encore obtureraient presque la vue du Sacré-Cœur rue de Steinkerque.


L'exposition nous apprend que Steinlen, qui avait un pied dans la caricature de divertissement badin, un autre dans la contestation sociale à tendance anarchiste, préférait consacrer ses mains à la peinture des félins, qui semblaient être sa vraie passion. On ne saurait lui reprocher cette preuve de savoir-vivre.


Je m'excuse de n'avoir pu réunir ici une iconographie qui soit toute issue directement de cette bien jolie et fort intéressante petite exposition, dont on regrettera seulement qu'elle soit scindée en deux salles du musée fort éloignées l'une de l'autre. Mais c'est tout ce que j'ai pu trouver en fouillant sur le web, et ça n'est pas l'indigent site officiel du musée qui allait me tirer de cet embarras. Pourtant sur place on trouvera un panorama assez complet de l'œuvre de Steinlen, sur une foultitude de supports, pages de journaux, tirages lithographiques, dessins originaux, fusains, huiles sur toile, affiches géantes.


Au fil de ces images, où le trait se fait alternativement doux ou dur, perce finalement une personnalité bien sympathique, traversant l'époque agitée de la toute jeune troisième République jusqu'après la première guerre mondiale, un chat ronronnant sur les genoux. Après la mort de sa première et tendre épouse, Steinlen se mit à la colle avec un de ses modèles noir comme l'anthracite, ce qui ne devait pas être banal à l'époque.

3 commentaires:

Totoche Tannenen a dit…

Les abonnés belges d'Hobopok Dimanche auront même la chance de voir (après son passage en Suisse) l'exposition "Steinlen, l'œil de la rue" réalisée en parallèle, au musée d'Ixelles.
En accord avec moi-même, je trouve que leur catalogue est d'ailleurs bien plus réussi.
On en reparle bientôt.

Li-An a dit…

On continue à trouver des bouquins consacrées à ses oeuvres, surtout sur le chat, icone éternelle. Mon fiston a un grand format qui traîne dans sa chambre.

Hobopok a dit…

@Li-An : j'en déduirais, si je ne le connaissais pas mieux, que ton fils est une jeune fille en fleurs.