La première étoile de Lucien Jean-Baptiste.
Boules-de-neige. Le père antillais (du genre tout noir) d'une famille multiraciale mais surtout particulièrement fauchée de banlieue promet imprudemment à ses enfants qui n'ont jamais été à la neige des vacances au sports d'hiver assez largement au dessus de ses moyens. Parvenu au bas des pistes, il va lui falloir déployer des trésors d'ingéniosité pour ne pas décevoir sa famille et recoller son couple.
Ça y est, la discrimination positive (à quand le nazisme compassionnel ou l'esclavagisme moral ?) a eu raison des réticences des producteurs français qui ne voulaient pas voir de noirs à l'écran, surtout pas une famille entière en guise de personnage principal. L'acteur Lucien Jean-Baptiste s'est engouffré dans la brèche avec un bonheur inégal, mais beaucoup d'envie. Passés le générique finaud et l'excellente première partie du film, située à Créteil Soleil la bien nommée, portrait bien senti d'une banlieue déshéritée comme égarée presque ignorée, on sent le script revanchard qui commençait à moisir dans les antichambres des castings, prêt à régler un certain nombre de comptes sur le thème des préjugés racistes, et pourquoi les noirs y pourraient pas skier, et c'est pas la peine les cris de singe, et autres gamelles dans la poudreuse, etc... Autant d'intentions édifiantes qui ne suffisent pas toujours à faire du bon cinéma ni de la très bonne comédie.
Heureusement Jean-Baptiste (son patronyme, donc) peut compter sur des interprètes particulièrement dans le coup, Anne Consigny, Edouard Montoute, Bernadette Lafont, Michel Jonasz (eh oui), Firmine Richard en mère antillaise abusive, et surtout lui-même désopilant en père veule au bon fond mais rongé par le démon du turfisme. Une façon plutôt habile de jouer des clichés en les détournant.
Avec ce premier film imparfait mais sympathique, Lucien Jean-Baptiste prouve que l'homme antillais est bel et bien entré dans l'histoire. Du cinéma français.
Crash-test :
9 avril 2009
Les bronzés font du ski
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3 commentaires:
c'est quoi le "nazisme compassionnel"?
c'est pas un truc qui existe déjà sous un autre nom?
pour le reste , je me fous de savoir si jb est blanc , noir , ou amateur de framboise. la discrimination commence par faire cette différence , positive ou pas ; le seul truc ,qui m'interesse , est de savoir si le film est sympa . la bande annonce n'a pas l'air de promettre plus qu'elle ne pourra tenir ; un bon moment , un film honnête et sans prétention sans doute sans doute.. et c'est tant mieux pour jb si ça lui permet de faire carrière.
J'en déduis qu'il ne passait pas au cinéma de ta station.
pas de cinéma au ski , ou juste moi en mamie des pistes , c'est beaucoup moins intéressant.
je compte bien me rattraper cette semaine.
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