Coraline d'Henry Selick.
Conte décousu. Une enfant négligée par ses parents emménage dans une nouvelle maison, où elle découvre un passage secret vers un monde parallèle, miroir du réel si ce n'est que tout le monde, dont les doubles inquiétants de ses parents, a des boutons cousus à la place des yeux. Sous l'apparente séduction de cet univers onirique se cachent en fait prodiges et maléfices dont Coraline va devoir triompher.
Commençons par une petite mise au point : ceci n'est pas un film en 3D, ou alors personne ne m'a prévenu que la 3D ne désignait plus l'animation générée par ordinateur. Si tout d'un coup on s'en sert pour désigner les procédés d'images en relief, la confusion risque d'être totale, comme dans cette interview de Selick dans le Monde où il parle de 3D à tort et à travers... Coraline n'est pas en 3D, c'est une animation en stop-motion (je ne vois pas de terme français plus adapté pour les marionnettes animées) tourné en stéréoscopie, procédé de restitution du relief visible avec lunettes spéciales. Moyennant quoi les distributeurs vont vous taxer de trois euros en sus du prix de votre place pour vous louer une paire de lunettes pendant une heure quarante. Migraine garantie à qui n'a pas 10/10 à chaque œil, pour à peine trois ou quatre plans vraiment impressionnants. Bof.
Pour tout arranger, ma camarade de séance m'a sournoisement attiré à une projection en VF. J'ai donc été privé du plaisir d'entendre Dawn French et Jennifer Saunders, entre autres. Et c'est bien dommage, car la VF contribue à aseptiser ce film qui n'en avait déjà pas besoin. Si les images sont effectivement souvent très belles, récompensant dix-huit mois de tournage minutieux, avec quelques scènes très réussies, notamment l'époustouflant spectacle des deux voisines du dessous, le récit manque singulièrement de ressort. Une fois posé le postulat de départ, il faut attendre la mi-film pour qu'il se passe à moitié quelque chose, et là, tout d'un coup, c'est un embrouillamini de sortilèges auquel il serait vain de chercher une logique.
Moralité : tout ça pour ça... Une histoire un peu à la noix qui semble simplement exhorter les gosses à toujours aimer leurs parents quoi qu'il advienne. Avec un peu de bol, ça fera au moins peur à quelques mômes !
Crash-test :
12 juin 2009
Benjamine Bouton
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7 commentaires:
Si je comprends bien, ça tombe à plat.
J'aurais dû me méfier, je n'étais pas très fan de l'Etrange Noël de Mr Jack. Enfin bon c'est quand même visible pour le plaisir de l'animation.
Un moment presque difficile , à te lire. il ne semble pas y avoir beaucoup de plaisir dans cette séance.
Dégoûter un amateur comme toi , c'est presque un scandale.
Mais c'en est un !
Je ne suis pas d'accord avec l'avis Hobopokien et je le dis ici :-)
http://www.li-an.fr/blog/c-est-le-week-end/coraline-un-film-de-henri-selick/#comments
(note en passant) En français j'ai toujours dit "image par image", depuis l'époque où j'étais épaté par des Jasons et les argonautes et autres harryhauseneries.
C'est pas mal, même si image par image c'est le principe même du cinéma !
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