14 juin 2009

Cantona que l'amour

Looking for Eric de Ken Loach.

Casuistique footballistique et rédemption ectoplasmique. Au fond du trou, Eric le postier de Manchester ne s'en sort plus avec sa vie de merde et ses deux beaux-fils turbulents. L'apparition miraculeuse d'Eric Cantona, ex-demi-dieu d'Old Trafford dont il a invoqué les mânes, va l'aider à retrouver confiance en lui, et à se sortir d'un joli pétrin.

Idée loufoque et un peu casse-gueule que d'associer un ancien footballeur français fantasque qui n'a pas fait beaucoup d'étincelles au cinéma, coproducteur de surcroît, à cette fable prolétarienne typiquement britannique. Et assez curieusement, le numéro d'équilibriste de Ken Loach, entre commentaire social, comédie, drame, hallucination, et philosophie de pelouse, est bien heureusement réussi.

Cantona, double rêvé du héros déconfit (ils partagent le même prénom), intervient avec parcimonie et à-propos, dispensant en continu un flot de ces aphorismes abstrus qui ont fait la gloire littéraire du footballeur, un numéro dont l'autodérision donne un contrepoint bienvenu à l'aura légendaire du personnage. C'est le grand mérite du scénario, qui recycle pourtant images de matches, plus beaux buts, et conférences de presse, de faire de la légende vivante Cantona un instrument non indispensable mais transcendant du récit. Le talent de metteur en scène de Loach revenu au sommet de sa forme fait le reste. Ainsi aidé par son idole, notre postier va renverser la vapeur, remettre de l'ordre dans sa vie, et s'autoriser enfin quelques instants de bonheur.

Magie du football.

Crash-test :

11 commentaires:

Li-An a dit…

J'hésite toujours... Cantona...mouaif.

Hobopok a dit…

Ça n'est pas un film de foot.

nanor a dit…

C'est juste une parodie de Ken Loach matinée de Benny Hill (femmes à poil en moins). Pas franchement passionnant au cinéma, et le tout vire vraiment au ridicule sur la fin. Et puis c'est long. Franchement, je ne vois pas beaucoup de qualités à ce film qu'on dirait coupé en deux, charte de production oblige) entre téléfilm anglais mélo et zapping cantonesque.

totoche a dit…

Ah c'est sûr, ça nous changeait des commentaires stéréotypés de fin de match. Ils étaient tout aussi débiles mais il avait l'art de parler à ces cons de "journalistes".
Non, crois-moi, il y a des coups de pieds dans la gueule qui se perdent.
Et puis j'adore les anti-héros.
Tiens, je vais aller voir ça (d'un autre côté, Benny Hill sans fille à poil... Il y a des poursuites au moins ?). Oh Ah !

l'inegalable vivie a dit…

pour une fois , on pourrait de rencontrer sur le même terrain , Cantona restant à mes yeux le moins désintéressant des footballeurs.
ça ne doit pas avoir de mal non plus à battre johnny au ciné , non?

Hobopok a dit…

Nanor est bien sévère. Je trouve que le film fonctionne, séduit, et je le répète, malgré le tire, Cantona n'est qu'un accessoire.

Jean-no a dit…

Je ne suis pas étonné, j'ai vu Cantonna dans peu de films (Les enfants du marais, le bonheur est dans le pré,...) mais il était toujours bon, et chaque fois ça m'a étonné... Un peu comme Johnny quoi, on est toujours surpris qu'il soit un plutôt bon acteur.

Hobopok a dit…

Hum... par pure charité je n'étalerai mes opinions sur Les enfants du marais, mais partout où il est passé, Cantona fait Cantona. Là ça tombe bien, c'est précisément ce qu'on lui demande. Loach est en plus malin.

l'inegalable vivie a dit…

Après avoir vu le film , je te suis parfaitement dans ta critique.

Hobopok a dit…

Mes fatales félicitations.

l'inegalable vivie a dit…

tant qu'elles ne sont pas fétales... ou létales