Etreintes brisées de Pedro Almodovar.
Gazpacho soporifique. Cette soupe froide additionnée de somnifère est le personnage principal d'un des grands films comiques d'Almodovar, Femmes au bord de la crise de nerfs. Visiblement à court d'inspiration, le cinéaste se charge lui-même d'en faire un rimec comme une poupée-gigogne qui vient délayer son dernier film, mélodrame passionnel où une jeune courtisane qui s'est vendue par intérêt à un vieux bonhomme devient actrice, quitte le vieux bonhomme quand elle tombe amoureuse du réalisateur, lequel devient aveugle lorsqu'elle meurt de la jalousie du vieux bonhomme. On croit voir là comme l'intention d'une réflexion, incroyablement superficielle quoiqu'un peu lourdingue, sur les métiers de l'image.
Mais tout le métier d'Almodovar et tout le talent de ses actrices tournent malheureusement un peu à vide, le scénario s'évertuant à décréter l'émotion plutôt qu'à la susciter. Le seul mérite non négligeable restant une capacité à raconter des histoires, une multitude en fait de petites histoires, attenant à tel ou tel personnage d'ailleurs parfois un peu superflu, sans que tous ces petits récits s'agrègent harmonieusement dans un ensemble construit, maîtrisé et pertinent. Même si le tout reste raisonnablement plaisant, on peine à discerner quel est le propos au fond. Tellement Almodovar semble s'être perdu qu'il a fait une croix sur ses célèbres et génialissimes génériques graphiquement avancés (dûs à l'Argentin Juan Gatti).
Une fois encore la critique semblait inexplicablement à genoux devant ce dernier opus signé Almodovar, chouchou de Cannes, chouchou des critiques, et visiblement au-dessus de toute critique critique. Il ne suffit pas de se poser des doutes existentiels sur son rôle de cinéaste pour faire un 81/2 à chaque fois. Franchement, Pedro, revenez plutôt nous voir quand vous aurez réglé vos problèmes créatifs et pimenté le bouillon.
Crash-test :
3 juin 2009
Porque te vas
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7 commentaires:
Mauvais temps pour les génies .
Encore une preuve qu'ils peuvent se tromper.
voilà qui nous rassure ; bah , on ira voir autre chose...
Mais pourquoi diable t'acharnes-tu sur les (excellents) réalisateurs hispanophones? Après Inaritù, voilà-t-y pas que tu dézingues Almodovar. Une espagnole t'aurait-elle résisté dans ta prime adolescence, à Urfé par exemple? Allonge-toi et raconte-nous...
En plus j'ai franchement rien contre Penelope.
Eh ben dis-le, que Pénélopé chez Almodovar c'est autre chose que Louise Bourgoin chez Chaipluqui!!!
louise Bourgoin a un petit charme , aussi tout de même , même si elle ne fait pas d'ombre à Pénélope .. Mais bon , c'est un avis féminin , une demie voix donc.
Nettement moins bon que les films précédents mais Almodovar nous a habitués à un tel niveau qu'on a tendance à être plus sévère quand il redescend à celui d'un cinéaste plus ordinaire...
Pas lui !!!
C'est pas forcément faux. D'où une certaine véhémence due à ma déception.
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