30 août 2009

La diagonale du mou

Joueuse de Caroline Bottaro.

Le film préféré de Nicéphore Niepce : une succession de clichés. En Corse (pour les paysages) une femme de chambre continentale se prend invraisemblablement de passion pour le jeu d'échecs dans l'espoir de pimenter sa morne vie.

De bons acteurs, aux rangs desquels Sandrine Bonnaire et Kevin Kline sont allés se fourvoyer dans cette soporifique production : dialogues éculés, musique lourdingue, situations téléphonées, personnages creux comme des arbres morts. Aucune substance dans cette poussive adaptation d'un roman qu'on ne souhaite pour rien au monde lire, mise en images avec une maestria que n'envierait pas même un téléfilm français.

L'un des aspects les plus rébarbatifs réside dans le fait que Kevin Kline, visiblement un peu juste en français, débite ses dialogues à deux à l'heure avec un accent américain à couper au couteau, mettant dix plombes pour venir à bout de la moindre phrase. Si c'est un film sur l'incommunicabilité, ça confine au génie.

Et pourtant quand Sandrine Bonnaire joue la finale d'un tournoi d'échecs, on est pas loin de sentir la puissance contenue dans le jeu, la façon dont les joueurs se projettent sur l'échiquier et comment cet échange apparemment très policé cache en fait une lutte à mort. On apprécie alors d'autant mieux à quel point la réalisatrice est passée à côté de son sujet.

Crash-test :

5 commentaires:

l'inegalable vivie a dit…

Déprimant en effet!
Est ce bien nécessaire à l'aune de cette morose rentrée?

J'apprécie le géographe qui sommeille toujours en toi, et à sa juste valeur, ton titre qui fait écho à ' la diagonale" du vide" des géographes..
Propective aujourd'hui éculée , d'après les dernières études.

Hobopok a dit…

Moui, bien sûr, mais on pouvait aussi penser à La diagonale du fou de Richard Dembo.

l'inegalable vivie a dit…

ha oui ,. j'avais oublié celui là!

Li-An a dit…

Tu sais qu'il y a plein de bons films à voir.

Hobopok a dit…

A mon grand dam, ils ne sont pas tous dans un cinéma à côté de moi quand j'ai un moment à tuer.