We Want Sex Equality de Nigel Cole.
Différenciation sexuelle. Dans une lointaine banlieue populaire de Londres, des ouvrières d'une usine Ford, grisées par l'esprit de mai 1968, se mettent en grève pour une poignée de pennies de plus. Se retrouvant à l'avant-garde des luttes sociales, elles finissent par réclamer ni plus ni moins que l'égalité salariale, concept alors exotique, et amènent la direction, le gouvernement, et leurs maris, à résipiscence.
Comme d'habitude, un grand bravo à nos amis distributeurs qui ont traduit en anglais le titre original en anglais, Made in Dagenham, pour un bénéfice escompté inconnu.
Alors bien sûr, cette édifiante comédie sociale, inspirée de faits réels (le générique de fin rend hommage aux véritables ouvrières qui ont servi de modèles), n'est pas exempte d'un certain simplisme. La façon notamment dont sont traités les pouvoirs syndicaux ou politiques peut sembler passablement schématique, pour ne pas dire caricaturale. Voir le fils de l'ouvrière et celui du directeur de l'usine fréquenter la même école peut encore sembler pour le moins surprenant dans l'Angleterre des années 60. Mais ces choix scénaristiques permettent au moins de faire passer clairement le message et de bien identifier les enjeux sociaux, politiques, et donc sexuels, de la lutte de ces dames.
Cole trouve par contre le ton juste dans sa description de la classe ouvrière, en empathie avec ses personnages, servi par des interprètes remarquables, au premier rang desquels Sally Hawkins. L'actrice n'est pas vraiment une bombe sexuelle hollywoodienne, mais sa personnalité et son charme crèvent l'écran et portent le film. Il en résulte une comédie à la fois populaire et intelligente, d'où l'émotion n'est pas absente, comme dans ce discours que fait l'héroïne devant le congrès de la centrale syndicale, qui n'est pas sans rappeler celui du chef d'orchestre dans Les virtuoses.
L'émancipation de la femme britannique devait paradoxalement culminer quelques années plus tard avec l'élection au poste de premier ministre de la très conservatrice Margaret Thatcher, cauchemar des syndicats, et qui elle non plus n'avait rien d'une demi-pinte.
Crash-test :
26 mars 2011
Girl Power
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3 commentaires:
titre «franglais» (tiens? on capitalise maintenant l'anglais hexagonal? y'a relâchement chez hobopok dimanche...) d'autant plus idiot qu'il aurait fallu lire «gender equality» et non sex... mais ah d'accord, le mot sex c'est pour vendre des entrées alors que gender ça le fait pas, c'est bon je m'incline.
En fait, aussi ridiculement racoleur que soit le titre, il ramène à un détail du film, basé sur une anecdote véridique : les ouvrières avaient confectionné une bannière portant cette même inscription, qu'elles oublièrent dans un premier temps de déployer entièrement, occultant ainsi le dernier mot. Comme c'est cocasse. Alors bon, oui, capitales pour une fois, pour cause de gradation dans la crétinerie.
eh ben, me voilà confondu!
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