Minuit à Paris de Woody Allen.
Faille spatio-temporelle. En goguette à Paris avec sa fiancée prout-prout, un écrivaillon étasunien rêve d'une vie de bohême dans la ville lumière. Comme par magie, il est chaque nuit transporté dans le Paris des années 20, croisant ses héros Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway, Pablo Picasso, Gertrude Stein, etc... et tombe amoureux d'une ravissante garçonne qui se languit de la Belle Epoque, où ils seront comme par magie transportés pour rencontrer Toulouse-Lautrec, Gauguin, etc... C'était toujours mieux avant.
On pourrait croire le film sponsorisé par l'office du tourisme de la ville de Paris, d'ailleurs je crois qu'il l'est. Il s'ouvre par une litanie de magnifiques cartes postales, merveilleusement filmées en couleurs légèrement saturées et jaunies par le chef op' Darius Khonji, florilège des clichés qui encombrent les guides touristiques, charmantes jusqu'à la nausée à force d'accumulation comique. Le décor est planté, Woody déclare sa flamme à Paris. Il emballe son billet doux dans un scénario extrêmement ingénieux, qui confronte le présent de la ville à son passé, soulignant la perpétuité des clichés nord-américains sur notre capitale, et laissant deviner entre les lignes comment celle-ci a perdu sa véritable essence artistique pour se muséifier. Pourtant Carla Bruni, interprète fugitive et pataude d'une guide du musée Rodin, ne parvient heureusement pas à gâcher notre plaisir.
Au contraire, même si le propos peut sembler léger, et il l'est, on apprécie une fois encore la vivacité et l'ironie de la mise en scène et des dialogues alleniens, servis par une flopée de bons acteurs des deux côtés de l'Atlantique. Owen Wilson notamment, velléitaire torturé, se coule à merveille dans les névroses de l'auteur.
Seul regret : je crains qu'il ne soit désormais difficile, après que ce restaurant ait été le décor d'une des grandes scènes du film, de trouver une table libre chez Polidor, rue Monsieur-le-Prince.
Crash-test :
21 mai 2011
La nostalgie n'est plus ce qu'elle était
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2 commentaires:
Je me permets de déterrer ce vieux billet, vu que j'ai vu ce film la semaine dernière et que je rejoins bien ton point de vue. Owen Wilson fait super bien le woody allen. Je craignais ce Paris de carte postale, mais finalement dans le scénario ça coule tout seul et ça prend tout son sens.
Par contre Adrian Brody, pas convaincu en Dali.
Déterrons, déterrons !
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