Hachette (éditeur), Albert Uderzo (créateur) et Anne Goscinny (euh...) ont officialisé aujourd'hui la passation de pouvoir aux commandes de la franchise Astérix. Après avoir longtemps claironné qu'Astérix ne lui survivrait pas plus que Tintin n'a survécu à Hergé, Uderzo a mangé son chapeau, libérant quelques "ouf" de soulagement chez ceux à qui la perspective de voir saborder une si belle affaire donnait mal au cœur. Les aventures d'Astérix se seraient en effet écoulées à plus de 350 millions d'exemplaires de par le monde en une cinquantaine d'années.
La poule aux œufs d'or échoit donc à Jean-Yves Ferri au scénario, et Frédéric Mébarki au dessin, un relatif inconnu qui depuis quelques années était chargé de singer anonymement le style d'Uderzo pour toutes les déclinaisons commerciales de ses personnages. La nouvelle paire aura fort à faire pour redonner vie à une bande dessinée artistiquement moribonde qui ne vivait que de sa gloire passée, et surtout tenir tête aux services marketing qui dirigent véritablement la franchise dans l'intérêt bien compris des ayants droit.
Il est assez piquant de remarquer, sur cette interview d'une insigne vacuité d'Anne Goscinny pour le journal de 13h de France 2 qui rapportait la nouvelle, le bandeau qui accompagne l'impétrante. Bandeau où est généralement indiquée sous son nom la fonction ou la qualité de la personne qui nous parle. Que fait donc, selon France 2, Anne Goscinny dans la vie ? Réponse : fille de René Goscinny. CQFD.
26 septembre 2011
La fille d'Astérix
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8 commentaires:
tout ce cynisme uniquement parce les tirages ont été meilleurs que ceux du temps béni ? Pas glorieux
J'ai un peu honte, j'avoue.
Je voulais faire ça mais mes parents n'ont pas voulu.
Le coût de l'opération, sans doute.
Elle a eu raison de ne pas faire fille d'Uderzo.
J'espère que la fille de Ferri s'entendra bien avec la fille de Mébarki.
En théorie, le problème ne se posera pas (pour les filles) vu que les contrats doivent être blindés. Mais je ne vois pas pourquoi tu te moques d'Antenne 2. Est-ce que cette dame fait autre chose que "fille de" ?
Il est assez curieux de voir que la BD qui était probablement un des arts les plus naïfs au niveau de leurs créateurs, se contentant de vivre du plaisir et de la passion des lecteurs, devient d'un cynisme mercantile qui dépasse les rêves les plus fous des éditeurs romans ou des producteurs de cinéma contemporains. Avec en plus la bénédiction d'auteurs bien installés: Ferri est quand un auteur Fluide !
J'entendais un commentaire sur les affaires politiques qui secouent la France en ce moment et un journaliste demandait si ce n'était pas le résultat d'une fin de société. Les gens sentant que les temps vont changer se précipitent sur tout ce qui fait argent sans souci de morale et d'honnêteté intellectuelle, une espère de rage inconsciente et désespérée. Est-ce qu'on ne vivrait pas la même chose en BD ? Un désespoir qui ne dirait pas son nom. Après moi et l'argent, le déluge...
Quelle judicieuse et pénétrante analyse, à laquelle on a envie de souscrire.
Pour France 2 je ne me moquais pas, bien au contraire, je louais leur perspicacité.
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