Xavier Gravelaine est un ancien footballeur professionnel, dont le parcours sinueux déclenche encore crises de rire ou de désespoir chez ceux qui s'en souviennent, vu qu'il s'est fait chasser d'à peu près tous les nombreux clubs où il était passé. Le prototype de ce qu'on appelle un "attaquant aux pied carrés", c'est à dire, pour les béotiens qui se seraient égarés à lire ces lignes, un avant-centre avec une prédilection pour les tirs dans les tribunes et l'emmêlage de pinceaux seul face au but vide. Aujourd'hui il s'est tout aussi brillamment reconverti dans le commentaire sportif, pour le plus grand bénéfice des téléspectateurs de France Télévision, qui lui a confié le micro sur ses retransmissions de matchs de Coupe le la Ligue et de Coupe de France. Accumulant et perfectionnant tous les travers de la corporation des commentateurs sportifs, il y fait à la langue française ce qu'Hitler a fait à la Pologne. Le florilège aurait rempli un blog entier, contentons nous des classiques.
Lou ravi Xavier Gravelaine, sur la droite.
la petite biscotte : il s'agit de désigner le carton d'avertissement brandi par les arbitres sous le nez des joueurs sanctionnés, une analogie d'une grande finesse avec le format et la couleur supposés d'un biscotte beurrée, apte à lasser un écolier de CM1 au bout de deux récrés, mais pas Xavier Gravelaine, que personne à ce jour n'a encore entendu dire : carton jaune.
du côté de : dans le sport, on n'est jamais à un endroit précis, mais toujours du côté de tel ou tel endroit. Mettons que l'OM joue à domicile, où croyez vous que le match ait lieu ? Eh bien du côté de Marseille... Peut-être à Aubagne ou Aix, on ne sait pas. Ou peut-être du côté du Vélodrome... oui mais où exactement ? Sur le parking ? Sur la plage du Prado ? Dans les locaux de France 3 Méditerranée ? Mystère...
cette équipe : plus d'article défini, personne ne connaît plus l'équipe de l'OM, Xavier et ses congénères ne connaissent que cette équipe de l'OM, comme s'il y en avait plusieurs, et que c'était pur hasard ou chance que ce soit précisément celle-ci, parmi toutes celles possibles, qui joue ce soir. Les autres équipes de l'OM ont dû rester à la maison.
la prise de risque : un attaquant qui prend des risques, c'est un attaquant qui tire au but. Que risque-t-il exactement ? De rater. C'est grave ? Ben non. C'est risqué ? Ben non. Un gardien de but qui partirait en dribble depuis ses six mètres, voilà qui serait une vraie (et spectaculaire) prise de risque.
le chemin des filets : pour un attaquant qui marque enfin après une longue attente, le cliché veut qu'il retrouve le chemin des filets. Passons sur le fait que c'est le ballon et non le joueur qui doit franchir la ligne de but, en faisant éventuellement trembler les filets de la cage adverse. Mais surtout comment donc ce chemin avait-il été perdu ? Une faute de balisage peut-être ? Un GPS en panne ? Un épais brouillard qui masquait la direction à suivre à un seul joueur ? Et là, coup de bol, le joueur se souvient enfin par où il était passé la dernière fois... mettons la carte à jour !
le joueur qui évolue : on pourrait penser que c'est le darwinisme appliqué au football, mais il s'agit d'une inexplicable coquetterie qui interdit de dire qu'un joueur joue. Un joueur ne joue pas, mesdames et messieurs, il évolue. En général du côté de quelque part. Dieu seul sait ce que devient ce grand primate au terme de son évolution. Un commentateur sportif, peut-être.
2 février 2012
Une soirée avec Xavier Gravelaine
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5 commentaires:
Avec tous ces matches, peut-être avait-il avalé la trompette ?
Aurait-ce été plus digeste s'il avait avalé la feuille de match ?
...un attaquant qui tire au but...
Je te nomme correcteur officiel d'Hobopok Dimanche.
Ah la la, ils ne passeront pas leurs vacances ensemble, ces deux là.
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