Blindness de Fernando Meirelles.
Non-voyance extra-lucide. Une mystérieuse épidémie de cécité extrêmement contagieuse se propage à vitesse exponentielle. Mises en quarantaine, les victimes sont abandonnées à elles-même, et voient leur ordre social glisser progressivement vers l'anarchie la plus abjecte. Une voyante miraculeusement épargnée a réussi à se glisser parmi elles.
Encore un joli postulat fantastique sur un mal invisible (c'est le cas de le dire) qui finit par affecter l'ensemble d'une société moderne. Sur le plan formel, Meirelles se trouve confronté à la difficulté de restituer visuellement la cécité. Pas question tout de même de mettre, une heure et demie durant, un écran noir avec son seul. Heureusement, la présence d'un personnage voyant justifie de projeter malgré tout une image (sans compter que ça permet souvent d'accélérer un peu la manœuvre du troupeau d'aveugles à tâtons), et pour le reste, on s'en tire avec des effets de flous extrêmes, ou de sursaturation, pas toujours très heureux.
Sur le sujet lui-même, le scénario explore minutieusement toutes les conséquences possibles du point de départ, faisant le choix d'un effondrement moral en guise de parabole. Mais de parabole de quoi au juste ? Difficile de deviner exactement ce qu'on veut nous dire avec cette histoire de cécité, à moins que ce soit plutôt d'aveuglement qu'il s'agisse...
Mais c'est sans doute le point fort de cette fable de ne rien expliquer ni rien résoudre, laissant seulement s'installer une inquiétude sourde, matérialisation d'une phobie classique. Un fantastique et colossal point d'interrogation qui crève les yeux.
Crash-test :
12 octobre 2008
Bien vu l'aveugle !
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2 commentaires:
un film sur "le noir" , le profond donc?
Me voilà bien avancée.
ça me fait penser à un de mes élèves qui ne sait pas se taire et qui me dit régulièrement, à longueur de cours, " je vous dis juste , que je ne vous dis rien".
Finalement , je trouve le thème de l'aveuglement "taiseusement- bavard" très tendance dans notre société.
De l'art de ne rien dire en logorrhée verbale , ou de tout dire... dans un profond silence obscur.
Mise en abime toujours.
" Au fait , c'est quoi mon nom déjà? un doute me saisit".
Au secours Docteur Freud!
4 étoiles tout de même. Vous êtes bien métaphysique ,Hobopok , par les temps qui courent!
C'est marrant il avait l'air blanc ce film plutot que noir. Alors que pourtant.
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