Harry Brown de Daniel Barber.
Un justicier dans le quartier. Après le meurtre de son dernier ami, un veuf ancien marine à la retraite décide de passer au Kärcher® la racaille qui fait la loi dans son quartier pourri, parce que s'il fallait compter sur la police, hein.
Stylistiquement, ce film est absolument parfait dans le genre naturaliste britannique, équivalent cinématographique d'une bonne tasse de thé froid en sachet vaguement dégoûtante, de circonstance pour évoquer la déréliction de quartiers populaires abandonnés. Excellente photographie, montage sobre, interprétation remarquable, avec au premier rang l'un des meilleurs acteurs anglais, Michael Caine, vivant dans le passé de son personnage comme si c"était son passé à l'écran.
La critique de la police, davantage préoccupée de relations publiques et de statistiques que de maintien de la paix civile et d'investigation, est à l'évidence bien vue, et porte d'autant plus de ce côté ci de la Manche où la politique sécuritaire que vous savez court également d'impostures en fiascos depuis une décennie pour les mêmes raisons.
Malheureusement, faisant fi de tous ces ingrédients prometteurs, le scénario s'embarrasse de moins en moins de vraisemblance, finissant par donner une image assez caricaturale de la vie des quartiers, comme on dit, s'emballant en des scènes d'émeute assez grotesques, et ne servant, in fine, qu'à justifier des positions tout ce qu'il y a de réactionnaire, pour ne pas dire plus, sur l'autodéfense. Clint Eastwood, Charles Bronson, et maintenant Michael Caine : faites votre choix.
Crash-test :
15 février 2011
Papy fait de la résistance
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