Titeuf, le film de Zep.
Drames de l'enfance. Titeuf, jeune écolier enclin aux quatre-cents coups et aux émissions corporelles en tout genre, traverse une mauvaise phase. Non seulement ses parents se séparent, mais surtout, il n'est pas invité à l'anniversaire de la plus belle fille de l'école, dont il est amoureux aussi éperdument que vainement. Les deux problèmes seront heureusement réglés malgré les ingénieux stratagèmes qu'il aura déployés à cet effet.
L'affreux Jojo à houppe blonde de Zep sort de sa bande dessinée et se lance au cinéma. Et Zep ne manque pas d'air, pourrait-on penser, en écrivant le scénario et en en réalisant lui-même le film. Les cimetières du cinéma sont remplis de dessinateurs de BD ayant ruiné leur réputation et parfois leur talent sur le grand écran. Et bien des critiques n'ont pas manqué de tordre le nez devant la présomption de Zep et un résultat jugé décevant. Il n'en est rien. Les reproches faits à ce film sont en fait les mêmes, ineptes, qu'on adresse en général à la bande dessinée Titeuf : un côté régressif, caca prout vomi (qui ne mérite certes pas le traitement en prétendue 3D relief), allié à une certaine intelligence des choses de l'enfance, appelant le lecteur (ou désormais le spectateur) à délaisser un temps sa morgue d'adulte.
Echaudé peut-être par une série TV qui, elle, était assez ratée, faible en scénarios comme en animation, Zep a sans doute voulu tout contrôler lui-même pour mieux s'assurer du résultat. Le rendu esthétique sur l'écran est très fidèle aux meilleurs dessins des récents albums. Et le récit, très habile, tient la route, mieux que les histoires longues de Titeuf en BD, mêlant la drôlerie d'un regard enfantin à une analyse sociale sans prétention mais assez fine. Zep parvient même à ménager une fin mi-figue mi-raisin, alors qu'on croyait se diriger vers un inéluctable happy end.
Côté musique, on sait Zep amateur, et il s'est payé une chanson interprétée par Goldman, Bénabar, Cabrel et Souchon. Et surtout, alors que l'affiche du film n'en dit rien, il a fait appel, non seulement pour une chanson, mais aussi pour prêter sa voix à un personnage au cours d'une très belle scène fantasmée, à un célèbre rockeur français vieillissant, avec des problèmes de hanche, résident suisse, mais dont on ne peut révéler le nom sous peine de gâcher la surprise.
Crash-test :
1 mai 2011
Tous en slip !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Bof, la bande annonce ne donnait vraiment pas envie et je ne me suis jamais retrouvé dans les gags de Titeuf. À part ça, Zep dessine très bien.
Si je comprends bien, tu ne veux pas vendre la mèche.
Ça me ferait mal.
Enregistrer un commentaire