5 février 2012

Comme son nom l'indique

Mon pire cauchemar, d'Anne Fontaine.

Deux parents d'élèves que tout oppose, une directrice de galerie parisienne bourgeoise et coincée, et un prolo belge glandeur artisan tous corps de métier, se rapprochent opportunément. Une énième variation pas franchement réussie sur le couple putativement comique des contraires, aggravée par le fait que l'amour y triomphe.

Anne Fontaine est un peu une Dr Jekyll et Mrs Hyde du cinéma français, alternant le pire et le meilleur. Autant notre rédaction avait apprécié sa Fille de Monaco, autant il faut bien avouer que son dernier film, entrant sans fard dans la première catégorie, a tout du travail bâclé : thème convenu, situations téléphonées, dialogues consternants, mise en scène absente, photographie téléfilmesque... Dès la première ridicule scène, l'ennui submerge le spectateur, qui doit rapidement constater que de bons acteurs égarés à bord du Titanic ne suffisent pas à éviter le naufrage.

Y a-t-il eu démission quelque part dans la production de cette simili-œuvre, au prétexte que l'équilibre financier était de toute façon garanti par les pré-achats pour la télévision ? Personne en tout cas, ni sur l'écran ni dans la salle, ne semble intéressé au devenir de ce film qui serait tellement vite oublié s'il ne fallait encore souffrir d'ici un an sa diffusion un dimanche soir sur quelque chaîne généraliste familiale.

Crash-test :

 

6 commentaires:

Navets César a dit…

Abonnez vous à notre "forfait navet à l'année", vous en sortirez gagnant.

Hobopok a dit…

On en aura assez pour le pot-au-feu.

Ginette et Nestor, lecteurs inquiets a dit…

Vous a t-on coupé le courant à la rédaction d'H.D. pour que vous soyez forcés d'aller vous réchauffer au cinéma ? Vous avez des bougies au moins ? Ma femme et moi on veut bien vous en envoyer une ou deux, au besoin (Mais n'abusez pas, hein, on les connaît les gens comme vous...).

Li-An a dit…

Moi j'ai adoré le film qui est mise en abîme des comédies de couples mal assortis (c'est clairement explicité quand le personnage joué par Poelverde (euh...)) rencontre le romancier à succès (facile à reconnaître grâce à sa chevelure) qui lui raconte son dernier roman: une femme de ménage mauricienne permet à un écrivain de retrouver son inspiration (et en échange, il lui fait découvrir la grande culture). Poeul pose la question qui tue "Et alors, ils couchent ?". Dans ce film c'est exactement l'inverse. Ils couchent, ils sont irrésistiblement attirés l'un vers l'autre mais pour le meilleur et pour le pire (le seul moyen d'efficace que trouve Huppert pour se décoincer, c'est de se mettre à boire). Et surtout, à la fin du film, ils ne sont pas plus convaincus par l'univers de l'autre. Si on excepte les ados pas supers, c'est un des scénarios de comédie les plus passionnants que j'ai vu sur l'écran ces derniers temps. C'est vendu comme une comédie sentimentale classique et ça dézingue le concept en loucedé.

Hobopok a dit…

Ben mon cochon ! Sacrée loucedé !

Tonton Zingueur a dit…

Effectivement, ça dézingue hardcore.