Very cold trip de Dome Karukoski.
Conte de fée neigeux. Défié par sa petite amie de lui trouver dans les vingt-quatre heures un décodeur pour regarder Titanic ou sinon ça va mal aller, un jeune chômeur de Laponie qui n'a pas inventé les congères part en expédition par une nuit d'hiver avec deux amis pas beaucoup plus finnois, et de malheur en malheur, va finir par triompher des épreuves, trouver une raison de vivre, et ravir la blonde.
Encore un grand bravo aux distributeurs français très inspirés qui n'ont rien trouvé de mieux que d'affubler un film finlandais (Napapiirin sankarit, les héros du cercle polaire) d'un titre en anglais inepte, espérant capitaliser sur la mémoire reptilienne de spectateurs qui auraient vu et apprécié Very Bad Things et Very bad trip (je mets des majuscules selon que c'est vraiment de l'anglais ou pas). Il ne manque plus que Very cold things, et la boucle sera bouclée. Un bien mauvais service rendu à un film qui méritait mieux que ça.
Car cette comédie loufoque qui prend le spectateur par surprise n'a absolument rien de pesant. On se demande même pendant un certain temps s'il s'agit vraiment d'une comédie, tant aucun effet n'est appuyé, aucune situation surexploitée, sans qu'aucun clin d'œil de connivence ne soit jamais adressé à la salle. Malgré des péripéties de plus en plus farfelues, le film ne donne jamais l'impression d'essayer d'être drôle, et y parvient d'autant mieux pour cette raison. On se laisse gagner par cette folie intérieure qui semble habiter tous les Lapons sans exception, spleen comique du genre que doivent partager les esquimaux au fond du congélateur.
Karukoski sait habilement conclure sa quête avec une certaine grâce désabusée, par un pied de nez au déterminisme, note finale de résignation optimiste qui fait échapper les personnages au suicide. Tant mieux.
Crash-test :
12 février 2011
L'instant finlandais
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
Très bon : il y a du "frères Coen" là-dedans, ne trouves-tu pas ?
Pas mal la vision du Russe (je n'en dis pas plus), surtout pour des Finlandais.
Merci pour ton billet sans lequel nous ne serions certainement pas allé voir ce film.
(Et c'est qui ce personnage de BD finlandais auquel fait allusion la mère au téléphone ?)
Où l'on voit que cette cyber gazette s'avère plus fiable que Télarama.
Enregistrer un commentaire