Bitterkomix de Conrad Botes, Joe Dog et Lorcan White.
Ah, voilà, ça faisait longtemps aussi qu'on avait plus parlé de BD sud-africaine ici. En fait ce livre est sorti quasi simultanément avec le Rats et chiens de Conrad Botes, peu ou prou au moment du festival d'Angoulême, mais vu l'épaisseur du machin, il m'a fallu un peu plus de temps pour tout digérer. Il s'agit en 250 pages d'un résumé de seize années de petimiquets par les deux compères Joe Dog et Conrad Botes, fondateurs de la revue d'avant-garde dessinée Bitterkomix, enfin traduits tant bien que mal en français (petite perfidie à mon usage personnel). Pour l'anecdote, on trouve aussi quelques planches de Lorcan White, frère de Joe Dog (je rassure tout le monde, il s'agit bien sûr de pseudos), qui il faut bien le dire ne présentent, elles, pas grand intérêt.
Joe Dog.
Pour le reste il faut saluer le remarquable travail de compilation effectué par Jean-Christophe Menu, de l'Association, qui pour sa peine vous demandera de débourser la modique somme de trente-quatre euros. Ah ben oui, mais bon. C'est qu'avec ce bouquin, qui réussit en plus à ne pas doublonner avec le Big Bad Bitterkomix Handbook publié en Afrique du Sud, aux intentions similaires, on en prend plein les mirettes. Menu a mis l'accent sur les productions de bande dessinée proprement dite, publiant quantité de récits complets en pleine page. Mais on trouve aussi un aperçu de travaux graphiques divers, de réalisations en tant qu'artistes "de galerie", et bien sûr des extraits des carnets de croquis des deux gaillards. Regrettons au passage que les œuvres soient présentées dans un certain désordre chronologique, et pas toujours datées d'ailleurs.
Conrad Botes.
Pour quiconque s'intéresse de près ou de loin à l'Afrique du Sud, ce livre paraîtra à la fois comme une merveilleuse introduction à la culture du pays, et comme un résumé saisissant de son histoire récente. Car la performance graphique est toujours au service d'un propos intrinsèquement politique.
Joe Dog.
La limite de l'ouvrage se trouve paradoxalement dans sa foisonnante richesse iconographique (on s'autorisera à faire l'impasse sur les textes un peu trop longs un peu barbants et qui finissent par paraphraser les œuvres présentées). Si bien sûr le principal intérêt du bouquin est bien d'y trouver rassemblée une foule de créations de deux artistes, à la fois très différents et très proches, comme les deux faces d'une même médaille, et de les voir dialoguer, il faut reconnaître que cette somme ambitieuse et presque exhaustive coupe un peu l'herbe sous le pied de quiconque voudrait rassembler à part les BD de Joe Dog, ou celles de Conrad Botes, ou les carnets de croquis, ce qui aurait sa propre cohérence. Mais bon je fantasme un peu aussi, je suis pas encore éditeur non plus.
Conrad Botes.
Plus qu'une somme, il s'agit plutôt d'un passionnant rapport d'étape, car pendant ce temps, de l'autre côté de la planète, Bitterkomix continue.
Conrad Botes.
10 mars 2009
Bande dessinée amère
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
article de spécialiste .
la néophyte va s'abstenir. j'aurai besoin d'une petite formation de mise à niveau de base en la matière.
N'est-ce pas l'honneur de ce blog que d'être spécialisé en tout ?
Menu a fait un très beau (trop beau ?) boulot.
Je trouve néanmoins regrettable que ce type de livre ne soit réservé qu'à un public fortuné, car vu son contenu assez politiquement incorrect, je crains qu'il ne soit pas commandé par de nombreuses bibliothèques. Pourquoi ne pas avoir respecté le format "comic" original ?
La rédaction d'Hobopok Dimanche a aussi participé à la traduction de ces récits ?
Pas du tout.
en tout , tu te ventes là ...
tu ne parles jamais de mes musiques préférées , ni de ski , ni d'haltérophilie par exemple , ni de qui tu sais.
Enregistrer un commentaire