C'est en enfilant mon smoking pour me rendre à la cérémonie de remise des prix, la raie bien peignée, les dessous de bras sentant bon le sent-bon aux phéromones, que je me suis aperçu qu'en lançant cette énorme machinerie doublée d'une aventureuse folie qu'est la nuit des crash-test Dummies®, j'avais omis de définir un critère important, à savoir l'heure de clôture du scrutin à la date dite. Déjà qu'on avait pas le choix dans la date, comme disait DSK...
Or donc, reprenant mes esprits troublés par le cocktail de bienvenue dans cette bâtisse historique du vieux Bourget où se pressent déjà les célébrités du monde entier et les créatures les plus inaccessibles, j'ai décidé en mon âme et conscience de clore le vote à l'heure où j'écris ces lignes, et puis c'est tout, je vais pas aussi refaire les comptes toutes les cinq bon Dieu de minutes.
Je m'avance maintenant sur la scène, une somptueuse actrice aux mensurations issues d'un manuel d'alpinisme et dont le nom m'échappe mais qui a pris soin de marquer son numéro de téléphone au rouge à lèvres sur le miroir de ma loge glisse l'enveloppe entre mes mains tremblantes d'émotion mal contenue... Et le gagnant est...
Alors ? Alors ?
Mais permettez-moi d'abord de revenir quelques instants sur cette audacieuse initiative que constitue la remise du Dummy® d'or au meilleur film de l'année écoulée tel que l'entendent les lecteurs de votre cyber gazette gothique favorite, et qui a rencontré un écho assourdissant. Vingt quatre films avaient été retenus en compétition, ce qui pour soixante-sept films vus, traduit tout de même un ratio de films potables somme toute assez intéressant. Il est vrai que vacciné par quelques expériences malheureuses, je me tiens à l'écart des productions Luc Besson et des navets répertoriés vénéneux, ça aide forcément. Remarquons aussi la présence en finale de huit films français, comme quoi. Et pour le reste pas que de l'américain, mais aussi du belge, de l'italien, de l'israélien, et même de l'argentin. Conclusion : rien de tel que de chercher à élargir son horizon cinématographique.
Je vous donne encore mon trio personnel (qui n'est pas entré en ligne de compte dans les délibérations du jury) pour lequel j'ai choisi de ne pas me déjuger, restant fidèle à mes impressions de sortie de salle :
1. Wall-E
2. Agnus Dei
3. Burn After Reading
J'ai bien conscience que le petit film argentin n'a pas été aussi largement distribué qu'il le méritait, restant hors de portée de certains lecteurs isolés dans des contrées presque ignorées, mais j'encourage vivement quiconque en a l'occasion à le voir séance tenante.
Voilà, on me fait signe qu'on dépasse déjà l'horaire et qu'il va bientôt falloir rendre l'antenne. Qui sera donc le premier Dummy® d'or de la première nuit des crash-test Dummies® ? Je déplie le papier, et le gagnant est :
A bord du Darjeeling Limited
de Wes Anderson.
Pour faire simple et parce qu'on va pas y passer la nuit, le film remporte aussi le Dummy® du meilleur réalisateur, du meilleur montage, du meilleur cascadeur, du meilleur perchman, du meilleur catering, du meilleur maquillage d'élans, et des meillleures assurances complémentaires. Et tant pis pour la première dauphine, Valse avec Bachir, pour la deuxième dauphine, Wall-E, et pour les accessits attribués en vrac à Burn After Reading, Gran Torino, et Séraphine.
Je vous quitte, une limousine m'attend avec le champagne au frais, qui doit me conduire sous escorte hurlante à l'aéroport du Bourget où le jet privé de Bill Murray est à ma disposition. Je dois passer le week-end dans l'Himalaya avec Anjelica Huston.
7 mars 2009
La nuit des crash-test Dummies® 2009
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8 commentaires:
C'est n'importe quoi. On n'est pas à Madagascar ou au Zimbabwé. Je constate avec amertume que le pouvoir que t'a procuré ce blog te monte à la tête. Je suis fort déçu.
Déçu par "Gran Torino" hier.
Je consommerai mon Darjeeling cet après-midi.
Tu as vu, je m'améliore : je n'ai mis aucun smiley.
Oh eh c'est bon, je détourne pas l'argent des abonnés non plus.
Mon préféré de Wes Anderson, c'est Rushmore. Le Darjeeling est très bien ceci dit.
J'ai misé sur le bon cheval! J'ai gagné quoi?
Une mauresque bien tasssée. J'attends la libéralisation des paris en ligne pour doubler le blog d'un tripot.
c'est beau le rêve cher hobopok .
Tu devrais faire du cinema . je t'y vois dejà...
j'ai devancé le jury en regardant le film vainqueur hier au soir , fortement inspirée par le digne jury qui siège ici.Coussinou a adoré. merci pour lui ...
N'abuse pas avec Anjelica .
pour DSK , cette référence me semble un peu "lamentable" pour l'Antoine de Caunes de cette remarquable publication qu'est hobopok dimanche.
Doudou peut être(?) , mais toi ! lol.. tu peux compter sur ma fidélité de lectrice presque toujours objective.
Pour ta gouverne, DSK s'était lui-même permis cette contrepèterie vaseuse au micro de l'assemblée nationale quand il était ministre. Si l'exemple vient des autorités compétentes...
tout fout le camp .. mais qu'on se apprend à L'ENA...
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