Après L'Aurore, Le Matin de Paris, Le Quotidien de Paris, les éphémères La Truffe et Infomatin, on déplore le décès hier d'un nouveau quotidien français. France Soir disparaît des kiosques. On pourrait se réjouir de la disparition d'un journal devenu crypto-nazi entre les mains de son dernier propriétaire, le mystérieux fils d'oligarque russe Alexandre Pougatchev, mais on n'en fera rien car, même s'il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été, France Soir restait un monument du paysage médiatique, qui avait révolutionné le journalisme français dans les années 50 sous la houlette de Pierre Lazareff, avec un tirage qui flirta à certains moments avec les deux millions d'exemplaires dans une France de 50 millions d"habitants..
Parmi les survivants qui suivent le cortège funéraire, personne n'ose se réjouir non plus, tant on se dévisage du coin de l'œil pour savoir qui sera le prochain sur la liste des chers disparus. Car si France Soir doit ses malheurs en grande part à des années de management erratique, c'est aussi qu'il n'a pas su se réinventer au moment où la presse entame une phase de mutation technologique qui rebat les cartes du grand jeu de l'information dans le monde entier, et qui risque de laisser quelques autres cadavres laminés par les rotatives, en France et ailleurs.
C'est pur jésuitisme que de croire aux déclarations du propriétaire qui clame que son titre va survivre sur le net. France Soir est mort, buvons un coup à sa santé.
On peut quand même encore rire (jaune) en se souvenant de la campagne de publicité qui avait accompagné la pénultième tentative de relance en mars 2010, un oxymore temporel de toute beauté : France Soir, chaque matin !
15 décembre 2011
Laissez tomber les petits papiers
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3 commentaires:
On censure ici ?
Depuis quand ?
Alors viens !
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