Rhum express de Bruce Robinson.
Ne visitez pas Porto Rico. Débarquant dans la colonie étasunienne des Caraïbes, un jeune reporter traîne ses guêtres, boit du rhum, fait de vagues rencontres, ne comprend pas grand chose à rien. Passionnant...
Aveuglé par sa passion pour le journaliste et écrivain Hunter S. Thompson, qui a servi de modèle, Johnny Depp s'est égaré dans ce film qu'on croirait réalisé par un (mauvais) scénariste qui n'entrave rien à l'image et au cinéma en général. Pas une idée ne surnage pendant les 120 minutes (de trop) que ça dure. Les personnages n'ont ni épaisseur ni cohérence, le film ne raconte rien d'intelligible, il ne s'y passe pas grand chose et ce pas grand chose ne fonctionne pas. En fait de rhum, il ne distille à flot continu que de l'ennui du plus fort titre. Si on en retirait toutes les scènes inutiles ou mal ficelées, on se retrouverait avec les génériques début et fin, dont l'utilité à son tour pourrait sembler discutable.
On peut par contre être amené à réfléchir sur la somme de promotion et de marketing qui a accompagné la sortie de ce, euh, comment dire, film ? Une montagne de brouhaha médiatique capitalisant sur la notoriété de la tête d'affiche, pour accoucher d'une souris qui ne vaut pas tripette.
Mais qui donc est ce Bruce Robinson qui signe ce semblant de film ? A la surprise générale, et celle de notre rédaction, il fut l'auteur en 1987 d'une savoureuses comédie autobiographique culte, notamment au Royaume-Uni, qui narrait avec un subtil mélange de verve et de morgue les malheurs d'une jeunesse aussi déshéritée que désabusée, Withail et moi. Il est donc des bouteilles qui vieillissent bien mal.
Crash-test :
2 commentaires:
Déjà que la performance de Johnny Playboy dans le trop illustratif Las Vegas parano de Terry Gilliam était calquée sur celle assez fatigante et grotesque de Bill Murray dans "Where the buffalo roam", on pouvait s'attendre une fois de plus à une sale descente d'acides, non ?
Sa prestation était en fait une contre-performance.
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