Marx de Corinne Maier et Anne Simon.
La splendide couverture, de surcroît richement reliée, de cette biographie en bande dessinée n'aura pas manqué d'alpaguer tous les dangereux gauchistes qui, le couteau entre les dents, arpentent les travées des dernières librairies.
Ils auront retrouvé à l'intérieur du livre toutes les promesses de son séduisant emballage, à savoir une bande dessinée aux grandes qualités formelles, avec son dessin simple et redoutablement efficace, sa mise en couleurs percutante et sans fioritures, ses compositions de pages aussi habiles qu'esthétiques, le tout au service d'un récit à connotation évidemment didactique.
Malheureusement, c'est là qu'est l'os, le scénario peine à décoller
au-dessus du niveau de l'anecdote. D'une part, on n'entre guère dans les
fondements de l'analyse marxienne et de la philosophie de l'œuvre, dont
les répercussions, y compris du fait d'interprétations douteuses, ne
sont pourtant pas sans importance, et d'autre part, jamais Karl Marx ne
devient un vrai personnage à part entière, doué de raison, mû par son propre ressort. Au lieu de quoi on le sent simplement suivre consciencieusement la feuille de
route que la scénariste lui a tracée pour arriver, penaud, à l'heure de
sa mort, et voilà c'est fini.
Dans le genre BD historique didactique, on peut préférer les œuvres de l'étasunien
Larry Gonick, dont l'Histoire du monde en bande dessinée (parue entretemps en français chez Vertige Graphic), à la fois
recherchée historiquement, pleine d'humour et débordant de personnages incroyables, reste une ombrageuse référence.
15 septembre 2013
Karlito's way
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2 commentaires:
En plus, montrer un Marx courant avec un drapeau rouge, c'est limite propagande parce que pour ce que j'en sais, c'était quelqu'un qui ne se salissait pas trop les mains - à part avec de l'encre.
C'est une allégorie.
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