12 septembre 2013

Paradis pour tous

Elysium de Neill Blomkamp.

Fracture sociale. En 2154 à Los Angeles, irradié à l'usine, un prolétaire n'a d'autre choix pour tenter de guérir qu'un voyage spatial de la dernière chance, en rejoignant à ses risques et périls le satellite artificiel où l'oligarchie ultra-riche vit à l'abri des petits tracas terrestres et profite seule des bienfaits d'une médecine de pointe. Grain de sable dans les rouages du système, l'intrus va provoquer une salutaire révolution.

Revoilà Neill Blomkamp, le réalisateur sud-africain de l'épatant District 9, dirigeant cette fois des stars d'Hollywood comme Matt Damon et Jodie Foster. Et nous voici toujours en pleine science-fiction, un film d'action efficace, mené tambour battant, truffé d'effets spéciaux et de robots, avec toujours la même cohérence esthétique, sur une idée de base animée peu ou prou par les mêmes ressorts. On pourrait croire que Blomkamp laboure toujours le même sillon, mais en transposant sa production et le lieu de l'action de l'Afrique du Sud aux Etats-Unis, il a déplacé sa réflexion des questions raciales aux questions sociales, décrivant une dystopie qui n'est évidemment que la projection d'une situation actuelle. Et en critiquant le fossé social qui se creuse du fait d'un capitalisme prédateur et confiscatoire, il tape la conscience étasunienne là où ça fait mal, sur la notion de protection sociale et sanitaire pour tous. Une production grand public animée par une réflexion politique plus subtile qu'elle n'en a l'air : voilà du bon cinéma !

Clin d'œil au pays, Blomkamp a donné le rôle du parfait salaud de l'histoire à un personnage sud-africain, interprété par son acteur fétiche Sharlto Copley, à l'accent afrikaner à couper à la machette, frappant son vaissau spatial d'un oryx blanc, un peu comme le bataillon 32 de l'armée sud-africaine, de triste mémoire, marquait ses véhicules d'un buffle blanc.

Crash-test :

2 commentaires:

Li-An a dit…

Complètement passé à côté. Mais Téléramouche avait dû faire la grimace.

Appollo a dit…

et le salaud s'appelle Kruger...