22 janvier 2009

Au plus bas des cieux

Musée de l'air et de l'espace, Le Bourget.

Impressions pour le moins mitigées après la visite de ce célèbre établissement : comme un abîme sépare la richesse invraisemblable des collections présentées et l'indigence quasi soviétique de la présentation, ne parlons même pas de scénographie. L'entrée aux collections permanentes est gratuite. Franchement, on préfèrerait payer un petit quelque chose, même une obole symbolique, au moins de quoi assurer le remplacement des ampoules qui manquent à l'éclairage de la moitié des cimaises. Très curieux de constater comment un lieu aux immenses possibilités sur un site à ce point chargé d'histoire (berceau historique d'Air France, aéroport d'atterrissage de Lindbergh...) paraît un peu laissé à l'abandon.


Et donc peu d'unité de présentation, dans cet ancien hall d'aéroport reconverti, entre les différentes époques de l'histoire du vol humain, depuis l'aérostation jusqu'à la course à l'espace. Des documents en vrac, reproductions ou originaux, on n'en sait parfois rien, des aéronefs en pièces détachés prenant la poussière au fond du hangar, une reconstitution genre décor de cinéma d'un atelier d'un pionnier de l'aviation et plus loin tout un espace consacré à Saint-Exupéry, sorte de mini exposition sponsorisée par une célèbre marque de montres d'aviateurs. Aucune cohérence, tant pour la rédaction que la pour forme, dans les textes explicatifs. Chronologie aléatoire, coq à l'âne, parcours mal fléché... Y a du boulot. A la décharge des conservateurs, reconnaissons qu'il n'est pas forcément aisé de présenter au public des dizaines de carlingues de plusieurs mètres de longueur et d'envergure chacune, mais tout de même. Et passons sur toute la partie espace à la gloire sans nuance des "partenaires" Dassault, Matra, Lagardère... Les spécialistes de la muséographie auront peut-être une explication à ce désolant état de fait. Personnellement, je suis revenu un peu désabusé. Enfin bon, mine de rien, j'y ai quand même passé tellement de temps que j'ai fait la fermeture, et j'ai pas vu l'expo Reiser et l'aviation. Blood'n'guts !


Une satisfaction tout de même : la découverte d'Albert Robida (1848-1926) , écrivain et dessinateur d'anticipation qui avait dans des ouvrages consacrés au vingtième siècle proposé une vision fantastique et prémonitoire des voyages aériens (entre autres), qui semble avoir marqué les esprits pionniers de son temps, au moins autant que les œuvres de son contemporain Jules Verne.

6 commentaires:

Li-An a dit…

Tu connaissais pas Robida ? En effet, il est connu pour ses visions anticipatrices assez rigolottes.

Hobopok a dit…

Voilà, découverte totale, j'avais jamais entendu son nom. Difficile de dégotter des images intéressantes sur internet, mais ses dessins (repros pour la plupart ?) exposées au musée m'ont carrément scotché.

Totoche Tannenen a dit…

Oh ! Oh !
Z'ai cru voir un ro'bida.

Jean-no a dit…

Très intéressant Robida oui. Je n'ai jamais réussi à acheter quoi que ce soit de lui même en reprint, alors je ne connais que de loin...
Il a presque inventé le principe de la tv et de la webcam mais en fait le vrai inventeur, quatre ans plus tôt, c'est Georges du Maurier.

Hobopok a dit…

Hein c'est curieux que ce Robida ne soit pas plus connu et quasi pas réimprimé.

Jean-no a dit…

Je sais que la ville d'Argenteuil était très fière de Robida à une époque (il y a des pages sur lui dans plusieurs livres consacrés à la ville) car il y a vécu, mais à présent ils n'en causent plus...