9 décembre 2008

L'espionnage pour les nuls

Burn After Reading de Joel et Ethan Coen.

Salade de nouilles. Une cascade d'événements a priori anodins met en rapport quelques uns des personnages les plus médiocres de Washington, la capitale étasunienne. C'est ainsi qu'un ancien analyste de la CIA au chômage se trouve aux prises avec l'amant de sa femme, et des employés bas de plafond d'une salle de sports. Ceux-ci se croient riches de secrets d'Etat, tombés par hasard entre leurs mains, qui vont pourtant laisser de marbre tant la CIA que l'ambassade russe. L'imbroglio devient meurtrier, et se solde quelques cadavres plus tard par... une opération de chirurgie esthétique aux frais des contribuables.

Les personnages, incarnés par une brochette des meilleurs acteurs d'Hollywood, George Clooney, John Malkovitch, Frances McDormand, Tilda Swinton, Brad Pitt (Dieu merci, Angelina était restée à la maison), s'agitent comme des beaux diables, motivés par des sentiments d'une bassesse sans égal. Aucun d'eux n'a une vision globale des événements, et les interprète avec une stupidité confondante. Même le cadre de la CIA qui referme le dossier n'y a rien compris.

Inutile de préciser, pour en revenir au titre (A brûler après lecture), que rien n'est brûlé, ni rien vraiment lu. Il s'agit simplement d'un clin d'œil ironique au plus éhonté des clichés des films d'espionnage. Et loin d'un film de genre, on assiste en fait à une nouvelle démonstration du réjouissant credo des frères Cohen (dont l'écriture et la mise en scène allient encore miraculeusement malice, grâce et cynisme) selon lequel rien n'a de sens ici-bas sur Terre. Si j'ai bien compris.

C'est l'occasion de citer Shakespeare, qui mettait ces mots dans la bouche de Macbeth : (Life) is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing. Ce qui selon notre département traduction-minute donne à peu près en français : La vie est un conte raconté par un idiot, plein de bruit et de fureur, qui ne signifie rien. Merci William, on ne saurait mieux dire. Et l'illustration blagueuse qu'en donnent ici les frères Cohen vaut le détour.

Crash-test :

4 commentaires:

Anonyme a dit…

lirais je le crash test à l'envers? 5 etoiles?

il faut que je revois mes codes..

sinon , pour "Washington , capitale us" , t'es sûr ?


Au bilan , ton article qui transpire encore de ton goût d'écrire, vaut apparemment beaucoup mieux que le film lui même.. tout ce bel article pour autant de déceptions !

Et même pas Angelina ?
Trop , c'est trop.

Hobopok a dit…

Ben quoi ? La capitale a pas encore été déplacée à Chicago, tout de même !

Anonyme a dit…

bien sûr . ce que je voulais dire , c'est qu'on est sensé savoir où est la capitale, et je m'étonne que tu te sois senti la nécessité de le préciser. cool!

Hobopok a dit…

Ça va mieux en le disant.